Le coût de revient a bondi en 2022 de 46 € par 1 000 litres par rapport à 2021. La hausse des charges engagées a même atteint 58 € par 1 000 litres, compensée à hauteur de 13 € par l’amélioration du produit viande, grâce à la progression du prix des vaches de réforme.
C’est l’alimentation (concentrés et intrants sur fourrages) qui a le plus augmenté, de 25 € par 1 000 litres. D’une part, les prix des aliments ont connu de fortes hausses, et ont été distribués en quantités plus importantes. D’autre part, les prix des intrants nécessaires à la production de fourrage ont aussi progressé. Il s’agit des engrais essentiellement, mais le coût des semences et traitements augmente également. À 134 € par 1 000 litres (hors semis-récolte des fourrages), l’alimentation devient le premier poste de charge devant la main-d’œuvre. Plus que jamais, une juste complémentation des fourrages pour assurer l’équilibre de la ration est essentielle. Le suivi du rapport de l’opportunité entre prix d’aliment complet et prix du lait permet aussi de limiter les coûts.
Le carburant, qui compte pour seulement 4 % du coût de revient, a connu la deuxième plus forte augmentation, de 6 € par 1 000 litres. Le reste de la progression des charges se répartit sur l’ensemble des autres postes : ETA, entretien du matériel et des bâtiments, main-d’œuvre salariée, assurances, honoraires…
Quelle évolution à venir ?
Les cours des matières premières ont baissé par rapport aux sommets atteints en 2022. Pour les mois à venir, le coût alimentaire pourrait donc reculer. En revanche, le prix du GNR s’accroît, les taux d’intérêt augmentent et le Smic a connu de nouvelles hausses en 2023. De plus, l’inflation ralentit, mais reste positive. Les tarifs ne baissent donc pas sur l’ensemble des autres postes comme les frais d’entretien, les fermages… Le coût de revient devrait donc rester durablement à des niveaux supérieurs à l’avant 2022.
Sur la période, le prix du lait de 450 € par 1 000 litres a permis de couvrir ces coûts. En moyenne sur 5 ans, le prix du lait ne s’élève qu’à 390 €. Il devra donc rester au niveau actuel pour couvrir les charges, et participer à l’attractivité du métier.
Pascale Van Belleghem / Cerfrance Bretagne
Lait bio : les coûts augmentent aussi
Le coût de revient du lait bio atteint 540 € par 1 000 litres en 2022, soit une hausse de 34 € par 1 000 litres (+7 %) en un an. Les amortissements et les frais d’entretien des équipements et des bâtiments connaissent la plus forte hausse. Vient ensuite l’alimentation, essentiellement sur les intrants des surfaces fourragères. Les autres charges augmentent aussi. Ces hausses sont compensées seulement en partie par l’amélioration du produit viande.
Le prix de vente du lait bio, de 483 € sur la période, n’a pas permis de couvrir le coût de revient.