Les cheptels bovins sont en baisse de 12 % depuis l’été 2016 en France. Conséquence, « les abattages chutent de 4,6 % entre 2021 et 2022 et de 4 % entre 2022 et 2023 (sur 10 mois) », a chiffré Caroline Monniot, de l’Idele, lors de la journée Grand angle viande 2023, le 29 novembre.
S’agissant des cotations, les vaches de catégorie U restent à un niveau élevé en France (autour de 5,9 €/kg), alors que l’orientation est à la baisse en R et encore davantage en O descendant sous les niveaux (élevés) de 2022. Une tendance constatée dans les différents pays producteurs européens. « Des pics d’abattage de vaches sont observés cet automne sur l’Irlande et l’Allemagne. »
Stabilité des cours en Jeunes bovins
Les cours des JB se maintiennent par contre en France. Ils sont supérieurs en Italie et inférieurs en Allemagne. « L’Italie connaît une baisse des abattages d’animaux jeunes dans un contexte de demande affaiblie et de tension sur les broutards français. » Les achats de viande descendent en gamme, les importations de viandes polonaises, allemandes et des pays tiers gagnent du terrain.
Globalement, « la France est concurrencée sur ses marchés export de viande bovine par l’Allemagne et la Pologne. » Cette dernière est devenue un acteur incontournable en entrant dans l’UE. « Elle détient le 3e cheptel laitier européen et est devenue importatrice nette de petits veaux. Ils sont vendus autour de 185 € dans ce pays. »
Aujourd’hui, « sa production plafonne par manque de veaux, son cheptel laitier diminuant. Sur le début d’année 2023, les abattages en Pologne sont en baisse de 4 %. » Du côté de l’Espagne, « l’augmentation du cheptel allaitant observée ces dernières années va s’arrêter pour des raisons agroclimatiques », prévoit Caroline Monniot.
« Sur 2024, la baisse de production devrait se poursuivre. Une moindre décapitalisation se traduirait par encore moins d’abattage de vaches. Les abattages de JB seraient stables voire en légère hausse. » Quelle sera la production bovine ensuite ? « Deux leviers doivent être actionnés pour la préserver : la stabilisation du cheptel et la relocalisalisation d’une partie de l’engraissement », souligne Hélène Fuchey, de l’Idele. « La contractualisation est un levier qui peut fonctionner rapidement. Plus de 30 % de la production de JB est actuellement contractualisée », ajoute Matthieu Repplinger.