Les hommes n’ont pas le monopole du leadership

Lors de la journée agriculture au féminin, des femmes sont venues témoigner des engagements professionnels qu’elles prennent en parallèle de leur exploitation agricole. 

18352.hr - Illustration Les hommes n’ont pas le monopole du leadership
La table ronde de la journée « Agriculture au féminin » a été particulièrement appréciée du public.

« Les femmes se sont battues pour obtenir un vrai statut au sein des exploitations agricoles. Aujourd’hui, elles apportent de nouvelles idées et une vision différente de celles des hommes. L’agriculture mérite que l’on mobilise tous les talents », lance Marie-Andrée Luherne, présidente de la FDSEA 56, lors de l’événement « l’agriculture au féminin, ma nature, notre futur », organisé par la FDSEA 56, JA 56 et Agris 56 qui s’est déroulé le 21 novembre à Grand -Champ. Invitée pour l’occasion, Christiane Lambert, présidente du Copa-Cogeca et ex-présidente de la FNSEA, a ajouté : « Nous manquons de femmes qui s’installent en agriculture et nous en manquons aussi pour prendre des responsabilités dans nos différentes organisations ou syndicats agricoles. » 

Être au cœur des décisions

La table ronde organisée lors de cette journée portait sur l’engagement des femmes dans le monde agricole. « Je me suis installée il y a 5 ans en production avicole sur la commune d’Evellys après avoir travaillé pendant plusieurs années dans le milieu bancaire. Je me suis rapprochée du syndicat des JA pour rencontrer du monde. Je suis rapidement rentrée au conseil d’administration pour ensuite prendre le poste de trésorière. En parallèle, j’ai aussi été élue comme administratrice de mon groupement avicole. Cela permet d’être au cœur des décisions et de faire entendre sa voix pour faire remonter ce qui va bien et surtout ce qui ne va pas. Aujourd’hui, j’atteins la limite d’âge JA et je vais certainement poursuivre mes engagements ailleurs », témoigne Réjane Étienne.

Faire remonter ce qui va bien et surtout ce qui ne va pas

Taper du poing sur la table

Après son installation en 2017 et la création d’un atelier poules pondeuses plein air lorsqu’elle a rejoint l’exploitation laitière avec son mari, Anne Le Texier a souhaité prendre des engagements dans sa coopérative. « J’avais besoin de connaître de nouvelles personnes, d’apprendre et de m’enrichir des autres. Nous sommes 3 femmes sur 28 dans le conseil d’administration d’Eureden. Je suis la seule femme dans la section ponte et je peux vous dire que parfois il faut taper du poing sur la table pour être écoutée. » Paul Duclos, président du conseil national de l’enseignement privé (CNEAP) donne son point de vue : « Il est important de casser les a priori, les hommes n’ont pas le monopole du leadership. Pour preuve, ce sont souvent les femmes qui décident puisqu’elles tiennent le portefeuille. Les femmes doivent intégrer des cercles professionnels de type Résagri, FDSEA, JA, coopératives… Les femmes ont des qualités que les hommes n’ont pas. Elles sont fiables, bosseuses et opiniâtres. » 

1 819 femmes cheffes d’exploitation dans le Morbihan

En 2022, le Morbihan compte 1 819 femmes cheffes d’exploitation agricole sur 7 623 chefs d’exploitation au total. Elles représentent ainsi 25 % des chefs d’exploitation morbihannais. 

42,6 % des porteurs de projet qui ont contacté le point accueil installation en 2022 dans le Morbihan sont des femmes. La même année, 100 femmes se sont installées dans le département soit 35 % des installations contre 31 % au niveau régional. 


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