Les laitières remplacées par des génisses viande

Pierre-Louis Le Coz a fait le choix de remplacer la production de lait par de l’engraissement de bovins croisés Ejendu issus de la filière laitière. Un suivi technique pointu est mis en place.

18339 hr - Illustration Les laitières remplacées par des génisses viande
Pierre-Louis Le Coz dans la stabulation laitière devenue bâtiment d’engraissement.

Pierre-Louis Le Coz s’est installé en 2011 au sein du Gaec de Kerrichoden à Cavan (22), sur une SAU de 90 ha, avec une production laitière qui atteignait 650 000 L. Suite au départ en retraite de son père, il a abandonné le lait pour produire des bovins croisés Ejendu (génisses et mâles castrés). Une activité qui a commencé l’été 2022. « Je souhaite valoriser au mieux les bâtiments existants et les surfaces. Il y a 270 places d’engraissement en tout », a chiffré l’éleveur lors de la réunion du Club engraisseurs Eureden, le 23 novembre sur son exploitation.

Pour des animaux vendus à 18-19 mois avec un objectif de poids de 320 kg de carcasse, le suivi technique est primordial. Eureden propose des prix minimums garantis à la bande, intégrant l’ensemble des charges et une rémunération du travail à hauteur de 2 Smic.

Efficacité du travail

Ayant d’autres projets à côté, l’éleveur entend optimiser l’organisation du travail. En lots de 30 à 40, les animaux arrivent dans la quarantaine aménagée dans l’ancien bâtiment des vaches taries. Ils sont ensuite engraissés dans la stabulation à une centaine de mètres. Une aire paillée de 9 m de largeur remplace les logettes et des barres au garrot s’adaptant à la taille des animaux ont pris la place des cornadis. Un raclage quotidien est réalisé dans l’aire d’exercice de 3,75 m de large.

« Je distribue la ration mélangée pour 24 heures », complète l’éleveur. « Elle est repoussée 3 à 6 fois par jour avec le quad équipé d’une lame. » Pour contrôler les croissances et caler les rations, Pierre-Louis Le Coz a investi dans une cage de contention avec pesée. Un outil qui lui permettra d’annoncer les départs en avance, pour une bonne organisation de la filière.

« Pour l’engraissement de ces animaux, l’enrubannage peut être un moyen de réduire le coût, de l’ordre de 50 €/génisse, soit 1 700 € pour un lot de 35 », chiffrent les techniciens d’Eureden. « Ce fourrage permet aussi d’éviter les baisses d’ingestion observées en cours d’engraissement, de réduire les risques d’acidose et de valoriser les parcelles de fauche. »

Des ateliers de sevrage sur 3 mois

En amont, les animaux croisés âgés de 3 semaines (Holstein x Limousin majoritairement) sont dirigés vers des ateliers de sevrage où ils restent 3 mois, élevés en lots de 40. Ces bâtiments sont souvent des reconversions de production de veaux de boucherie.

La restauration hors foyer ciblée

Suite à l’étude d’une possibilité de production de viande bovine destinée à la restauration hors foyer par Interbev et aux essais conduits à la station de Mauron (56), la filière Ejendu a été lancée en mars 2020 et dénombrait 40 engraisseurs et 1 820 animaux en 2022. 62 % des producteurs de cette filière sont spécialisés en viande bovine, 30 % sont d’anciens éleveurs laitiers et 16 % ont un atelier de volailles à côté. La tendreté et la texture ont été les atouts majeurs identifiés par un panel de consommateurs au sujet de cette viande.


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