Développer une bonne relation entre les jeunes porcs et les humains est un moyen de faciliter l’adaptation des animaux à leur environnement d’élevage. « Un humain familier peut devenir attractif, être source d’enrichissement et donc participer au bien-être des animaux », indique Céline Tallet, chercheuse à l’Inrae. Les porcs interagissent beaucoup par leurs vocalisations. « Nous avons testé l’hypothèse que les porcelets sont sensibles à la voix humaine et l’utilisent pour adapter leur comportement. Nous avons montré pour la première fois que les porcelets ayant eu une expérience minimale de la voix humaine y sont attentifs. Nous avons également montré que l’imprégnation prénatale par la voix humaine, et surtout la valeur émotionnelle que prend cette voix pour une truie gestante, va conditionner la perception par les porcelets à leur naissance. Une voix familière sera apaisante en situation de stress, d’autant plus si elle a été associée à une expérience positive par la truie pendant la gestation ». Céline Tallet, chercheuse à l’Inrae La voix mais aussi les odeurs Le porc a un odorat très développé. Actuellement, l’Inrae travaille sur les odeurs, pour savoir si, comme pour la voix humaine, certaines odeurs agréables aux gestantes, sont susceptibles d’apaiser les porcelets après la naissance. « Diffusées au moment du sevrage, lors des mélanges de portée, elles pourraient limiter les bagarres ». Pour savoir si les animaux sont apaisés ou stressés, les chercheurs analysent leur comportement individuellement et réalisent des mesures de cortisol dans le sang (marqueur de stress). Les travaux se poursuivent……
Dossier technique
Les porcelets perçoivent la voix humaine avant la naissance
Les porcelets reconnaissent-ils la voix de l’éleveur ? Si oui, est-elle une source d’apaisement après la naissance ? Des travaux menés à l’Inrae tentent d’y répondre.