Les productions animales pèsent 2/3 de la valeur de la production agricole bretonne (11,2 milliards € en 2022). Une proportion stable dans le temps jusqu’à présent. Mais une tendance à la baisse des cheptels est engagée depuis plusieurs années dans la région et ne cesse de se confirmer. Si on regarde de plus près la collecte laitière bretonne, elle avait fortement augmenté, de 10 %, entre 2010 et 2014, en préparation à la fin des quotas laitiers, puis avait baissé pendant la crise laitière de 2015-2016 pour revenir à 5,4 milliards de litres en 2018 jusqu’à 2020. « Le début de la décapitalisation des vaches laitières a commencé en 2018 et les volumes chutent depuis janvier 2020 », a retracé Olivier Carvin, chargé de mission Économie – Emploi à la Chambre d’agriculture de Bretagne, lors d’un Rendez-vous Éco-emploi. 30 % d’élevages laitiers en moins qu’en 2013 Mi-2023, la collecte cumulée sur 12 mois est descendue à 5,25 milliards de litres. Toutefois, le cumul janvier-août 2023 reste supérieur au cumul janvier-août 2013 de 2,9 %. De son côté, le nombre d’élevages laitiers continue sa chute avec 8 638 élevages en 2022 : 30 % de moins qu’en 2013. L’emploi régresse aussi, logiquement : – 25 % d’ETP (équivalents temps plein) entre 2010 et 2020. Hors de nos frontières, la baisse du cheptel laitier est globale en Europe. Certaines zones dans le monde progressent : Inde, Canada, Brésil, Chine. S’agissant de la production porcine bretonne, elle avait connu un fort développement jusqu’à la fin des années 90, « pour répondre à la demande croissante en viande », puis une stabilité avec un point haut en 2010 : 1,303 million de tonnes produites. Mais « un repli de 3,1 % est enregistré en 2022, la tendance se poursuivant en 2023. Ce que nous n’avions pas observé depuis de nombreuses années. La hausse des charges et la baisse des importations chinoises depuis 2021 sont en cause. » « La Bretagne compte…
Les productions animales bretonnes : de plus en plus d’importations
Les cheptels bretons poursuivent leur baisse, les importations françaises augmentent. La tendance sera difficile à inverser sans volonté politique.