Nicolas Lebrun à Saint-M’Hervé (35)
Nicolas Lebrun s’est installé sur la ferme de la Haute Louvelière à Saint-M’Hervé le 1er février 2020, après un tiers. Aujourd’hui, ses 60 vaches laitières produisent 550 000 litres de lait sur une SAU de 70 hectares. Pour assurer leur renouvellement, il élève une vingtaine de génisses Prim’Holstein chaque année. Les femelles sont génotypées et les inséminations sont faites par l’éleveur. « Je réalise une vingtaine d’IA sexées par an sur les génisses et quelques bonnes vaches. Puis toutes les autres IA sont en semence limousine », spécifie-t-il.
Pour bien caler l’élevage de ses génisses, l’éleveur a souscrit au contrôle de croissance proposé par Eilyps, en plus d’un conseil mensuel. « Cela donne des repères de conduite. Le technicien vient réaliser les pesées tous les 4 mois sur les différents lots de génisses, de la naissance à 15 mois. Il dispose dans son camion de tout le matériel de contention et pesée. L’opération demande 1 heure à 2 personnes, pour 15-20 génisses. Des conseils sur les rations, le sanitaire… sont ensuite donnés dans le but d’optimiser les croissances. »
Cela donne des repères de conduite.
Les objectifs de poids sont de 210 kg à 6 mois, 285 kg à 9 mois, 350 kg à 12 mois et 420 kg à 15 mois. « Il ne faut pas non plus trop dépasser ces poids pour éviter d’avoir de l’engraissement qui nuirait à la reproduction ou au bon déroulement du vêlage », précise le Bretillien. Pour procéder aux premières IA, il se base sur le poids qui doit atteindre 380 à 400 kg. « C’est un repère qui fonctionne bien. »
Tout le troupeau dans un même bâtiment
Se faisant visuellement, la détection des chaleurs est facilitée par le regroupement de tout le troupeau dans un même bâtiment. En s’installant, Nicolas Lebrun a en effet agrandi la stabulation existante et a pu prévoir sous ce nouveau toit le logement des veaux, des génisses et des taries en face des vaches laitières et du bloc traite.
L’élevage repris comportait des vaches croisées holstein – montbléliardes affichant un âge au vêlage compris entre 27 et 30 mois. « Je suis revenu à du 100 % Holstein et un âge au vêlage de 24-25 mois, grâce notamment aux pesées des génisses. » Économiquement, « c’est la quantité de lait par jour de vie qui est importante. »
24 heures avec leur mère
À la naissance, les veaux passent 24 heures avec leur mère dans la case de vêlage, puis reçoivent pendant trois jours le lait de leur génitrice, au seau-tétine. « Ensuite, je leur donne de l’aliment d’allaitement en deux repas par jour. Cette alimentation est plus régulière et plus simple que le lait entier », considère l’éleveur.
Après 2 à 3 semaines en case individuelle, les génisses passent en case collective. Des « faux-plafonds » peuvent être installés en cas de froid et les veaux peuvent être tondus. Les problèmes pulmonaires ou de diarrhée sont limités dans le nouveau bâtiment, avec ces pratiques.
Les jeunes animaux reçoivent rapidement de l’aliment spécifique génisses. « Le sevrage se fait quand elles mangent 2,5 kg de granulés, vers l’âge de 2,5 mois. Pendant une dizaine de jours avant, elles n’ont plus qu’une buvée de 2 L de lait, le matin. » Vers l’âge de 2 mois, elles commencent à recevoir un peu de la ration spéciale génisses. La ration-type pour une génisse de 13 mois comporte 10 kg de maïs ensilage brut, 1 kg de tourteau de soja et de la paille broyée.
Sortie précoce au pâturage
Entre avril et octobre, les jeunes femelles peuvent sortir au pâturage dès l’âge de 6-8 mois. « Cela permet de valoriser l’herbe et de développer leur immunité. » Au préalable, « je les ai habituées au fil électrique dans une case du bâtiment. Je les sors généralement 2 par 2 et avec quelques femelles plus âgées, ça les calme. »
Au tarissement, les vaches passent un mois avec les grandes génisses. Ensuite, pendant 3 semaines, en bâtiment, elles reçoivent une alimentation spécifique. « La ration est constituée de 20 kg de maïs ensilage brut, 4 kg de paille broyée, 2,5 kg de tourteau de soja, 100 g de chlorure de calcium et éventuellement du maïs grain », détaille l’éleveur.