Produire suffisamment de nourriture pour demain

Face à l’accroissement de la population mondiale, il faudra produire plus de denrées alimentaires dans les années 2050. La géographe Sylvie Brunel a été invitée à apporter son point de vue sur le sujet.

18355.hr - Illustration Produire suffisamment de nourriture pour demain
Sylvie Brunel et André Sergent sont intervenus lors de la porte ouverte de la Sofimat, ici en compagnie de Jérôme Ameglio, directeur de l’établissement.

« Aujourd’hui 1 milliard d’êtres humains souffrent de la faim dans le monde. 1 personne sur 6 dépend des marchés internationaux. En 2050, ce sera 1 sur 2 », introduit Sylvie Brunel. La géographe, aussi économiste et écrivaine, est intervenue en amont des portes ouvertes de la Sofimat, à Pencran, pour une conférence-débat intitulée « Pourquoi les paysans vont sauver le monde ».

« Il faut se mettre en ordre de bataille »

Dans le monde, 150 pays doivent « acheter leur nourriture. Pour exemple, l’Afrique du Nord a multiplié sa population par 3 depuis 1960, ses importations de céréales par 16, d’huile par 30 et de maïs par 100 ».

Il faudra 3,4 milliards de tonnes de céréales en 2050

La France tenait en 2010 le second rang en termes d’exportations alimentaires. Elle est passée depuis à la 7e place. « Si nous sommes 10 milliards sur terre en 2050, il faudra 3,4 milliards de tonnes de céréales pour nourrir les populations. Il faut se mettre en ordre de bataille pour répondre à ces enjeux », incite l’intervenante. Elle ajoute : « Il ne faut pas laisser l’agriculture bretonne se faire maltraîter. Il faut continuer à produire, en entendant les attentes sociétales, en tenant compte des injonctions réglementaires et de la pression écologique. Mais il ne faut pas oublier que sans la Bretagne, Paris meurt de faim ». Sylvie Brunel fait observer au sujet de la protection des cultures que sans ces solutions, « 50 % de la production mondiale est perdue ». 

Réduire l’azote et produire ?

Pour le président de la Chambre régionale d’agriculture André Sergent, « il faut produire tout en changeant de système, mais c’est un paradoxe. Il y a des injonctions qui nous demandent de réduire les GES, une solution passe par une plus grande production de biomasse végétale. Seulement pour faire pousser cette biomasse, il faut de l’azote. Or dans le 7e programme de la Directive nitrate, on nous demande de réduire la fertilisation ». 

Au sujet de l’installation de futurs agriculteurs, le responsable rappelle que la Bretagne est la région « qui installe le plus de jeunes en France. Nos écoles d’agriculture sont remplies, parfois par des jeunes qui ne feront la même agriculture que nos générations et qui rêvent, mais qui ne nourriront pas la planète », conclut-il.

Les bretons face à la pauvreté

Selon la géographe, « 1 français sur 5 ne peut pas manger 3 repas sains par jour. Il y a de plus en plus de pauvres, 14,5 % de la population est en situation de pauvreté en France ». La Bretagne est légèrement en dessous de ce chiffre national, avec 11 %, soit 350 000 personnes.


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