La quinzaine de l’installation et de la transmission a fait salle comble, la semaine dernière à Hanvec. Organisé par la Chambre d’agriculture, cet évènement a réuni des porteurs de projet et des agriculteurs préparant leur départ à la retraite. L’important pour les personnes en passe de transmettre leur outil est de concevoir « un échéancier. En fin de carrière, il faut s’organiser 5 ans à l’avance pour échanger avec son entourage, lister ce que l’on souhaite transmettre, améliorer les éléments bloquants. Ce peut être le moment d’échanger des parcelles. Il faut évaluer son outil et élaborer différents scénarios », conseille Rose-Marie Derrien, en charge de la transmission et de l’installation à la Chambre d’agriculture. La rédaction d’une offre de reprise claire est un point positif, ce document « est à réaliser même si l’on transmet à ses enfants ».
Rédiger une offre de reprise claire
Une fois le porteur de projet identifié, il faut intégrer les délais de reprise, qui peuvent être de 4 à 6 mois pour obtenir les autorisations d’exploiter. Ce délai peut être plus long s’il y a concurrence ou non. « La dernière année n’est pas la plus facile, tout le monde n’a pas les mêmes échéances. Aussi et pour les jeunes, ayez en tête que le cédant a mis du cœur dans son outil, allez-y par étapes. Chacun doit prendre l’autre en considération ».
Bien calculer son temps de travail
Jeunes et anciens se sont
réunis par petits groupes pour faire émerger des interrogations. Lors de la restitution de ces réflexions, apparaît l’idée de changement d’orientation de l’exploitation, ou d’un découpage des terres pour installer plusieurs porteurs de projets, par exemple en maraîchage. « Si on anticipe son départ, on a plus de chance de trouver un candidat qui a la même vision que soi. Dans le cas contraire, cela laisse le temps au cédant de se préparer à d’autres projets », explique la conseillère.
Au sujet de l’accompagnement bancaire, le projet d’installation « doit être vivable et dégager une rentabilité suffisante », fait observer Daniel Quillévéré, en charge du marché de l’agriculture pour le CMB. « Nous utilisons beaucoup la calculette temps de travail », ajoute Rose-Marie Derrien, « le projet doit avoir un temps de travail acceptable. Au-delà de 60 à 70 heures par semaine, le projet pose question ».
La maison d’habitation, un vrai sujet
Avant de transmettre, « il faut lister ce que l’on souhaite garder, vendre ou louer », détaille Rose-Marie Derrien. Au sujet de la maison d’habitation, « l’idéal est de la céder avec son exploitation, car bien souvent l’ancien éleveur devient le plus mauvais voisin », estime Emmanuel Le Cloître, responsable foncier et installation auprès de la DDTM 29.