Une offre d’œufs sous tension

L’influenza aviaire a fortement impacté la production européenne d’œufs qui recule de 1 % en 2022 et de 2,4 % au premier semestre 2023.

18280.hr - Illustration Une offre d’œufs sous tension

« En 2022, la production mondiale d’œufs a baissé de 0,8 % par rapport à l’année précédente suite à l’épisode d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) qui a touché 60 millions de pondeuses », rapporte Frédéric Chartier, président de la commission économie de la section œuf de l’UGPVB lors de l’assemblée générale de section qui s’est déroulée le 23 novembre à Rennes. 

La France partage sa place de premier pays producteur 

En Europe, l’offre d’œufs est sous tension avec une production qui recule aussi de 1 % par rapport à 2021 suite à l’IAHP. « Au premier semestre 2023 la production européenne était inférieure de 2,4 % par rapport à la même période l’année précédente. L’Ukraine vient de devenir le premier fournisseur d’œufs de l’Union européenne (UE). » La France avec ses 48 millions de pondeuses reste le premier pays producteur de l’UE mais on vient de se faire rejoindre sur 2023 par l’Allemagne et l’Espagne. Le bilan de l’IAHP en France est particulièrement lourd avec 8 millions de poulettes et pondeuses touchées en 2022 en Pays de la Loire. Sur 2023, c’est la Bretagne qui est particulièrement touchée avec 1,2 million de poulettes et pondeuses victimes de l’IAHP. « Malgré tout cela, le développement de l’alternatif se poursuit avec 77 % des pondeuses qui sont élevées dans ce système à fin 2022. Il reste environ 11 millions de places en cages qui seraient potentiellement à convertir dans les années qui viennent », indique Frédéric Chartier. La balance commerciale est devenue déficitaire. Le taux d’auto-approvisionnement en œufs qui était de 102,7 % en 2021 est passé à 96,4 % en 2022 et à 95,4 % en 2023. « Cette régression est en grande partie liée aux événements sanitaires. »

Éric Guélaffaff, président de la section œuf de l’UGPVB, a insisté sur les actions menées par le groupement tout au long de l’année. « Nous avons participé activement à la cellule de crise IAHP bretonne tout comme aux réunions des Draaf Bretagne et Pays de la Loire. L’implication du groupement a été forte au sujet des indemnisations IAHP. » 

Un vaccin vivant autorisé contre les salmonelles

La section œuf se réjouit de l’évolution importante du plan national de lutte salmonelles. « L’arrêté du 27 février 2023 autorise l’utilisation du vaccin vivant après de nombreuses années de demande. La biosécurité reste de mise mais cela va nous aider à atteindre l’objectif fixé par l’UE de 2 % maximum de cas de salmonelles. Nous travaillons aussi avec le CNPO sur la révision des barèmes d’indemnisation salmonelles. » 

Une décoloration des jaunes d’œufs en bio

En production d’œuf biologique l’application de la réglementation de l’UE est difficile. « Le passage à une alimentation 100 % biologique des pondeuses a engendré une décoloration des jaunes et donc une baisse de l’attractivité des consommateurs. Les performances ont aussi été fortement impactées avec une baisse du taux de ponte et une perte de calibre. L’élevage des poulettes avec parcours n’est pas si simple techniquement avec un effet saison très important », résume Philippe-André Richard président de la commission bio. 


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