Une prise de risques à partager : tous concernés par la baisse des phytos

Une agriculture sans pesticide est-elle possible à moyen terme ? Cette question implique non seulement le monde agricole et ses filières mais aussi les distributeurs et les consommateurs.

18381.hr - Illustration Une prise de risques à partager : tous concernés par la baisse des phytos
De la recherche (comme ici sur une plate-forme d’essais de l’Inrae à Rennes) à l’assiette des consommateurs, tous les maillons de la chaîne alimentaire sont concernés par la baisse des produits phytosanitaires.

« Citoyens, agriculteurs, experts, collectivités, État, tous partagent la volonté de réduire, voire supprimer l’utilisation des produits phytosanitaires. Mais cette ambition ne peut se concrétiser sans travaux de recherche et d’expérimentation, sur un temps long », soulignent les responsables des Chambres d’agriculture de Bretagne qui ont organisé un colloque baptisé « Réduire les produits phytosanitaires en agriculture : une volonté commune », le 28 novembre à Rennes. Plusieurs expérimentations apportent des références, à l’image de Syno’phyt, lancé en 2018 sur la station expérimentale de Kerguéhennec (56) s’intéressant aux systèmes grandes cultures (rotation maïs, blé, couvert). En plus du « zéro » insecticide/glyphosate/régulateur, trois plafonnements ont été testés sur l’ensemble de la rotation : – 50 % de l’IFT (indicateur de fréquence de traitement) de référence, – 75 % (système « agroécologique ») et – 100 % (bio). Addition de leviers d’action Dans le système agroécologique, la rotation a été allongée avec l’insertion de colza, féverole, triticale-pois et couverts. « La fréquence de labour est de 1 an sur 2. Plusieurs leviers ont été mis en œuvre : désherbage mécanique, réduction ou localisation des désherbages chimiques, mélange variétal et plantes compagnes pour le colza », précisent Aurélien Dupont et Patrice Cotinet, de la Chambre d’agriculture de Bretagne.  En bio, de la féverole, du triticale – pois, de l’avoine et du sarrasin (les 2 derniers pour l’alimentation humaine) ont été ajoutés au maïs, ainsi que des couverts. « Le désherbage mécanique, la couverture du sol (densités de semis élevées, associations de cultures) et des faux-semis de printemps, avant maïs et sarrasin, ont été utilisés. » Au final, la maîtrise des adventices a été plus délicate en bio et les rendements plus variables que dans les deux autres modalités. « La marge a par contre été meilleure sur 4 ans », permise par les prix d’avant crise actuelle. Le système « - 50 % » a montré une marge moyenne supérieure de 55 €/ha au système « agroécologique », le…

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