Partis aux Pays-Bas, Michaël Sevestre (petit-fils d’agriculteurs et Normand d’origine) et sa femme (néerlandaise d’origine) souhaitaient revenir s’installer en agriculture en Bretagne. C’est à Javené qu’ils ont trouvé une exploitation à reprendre en chèvres laitières, de 27 ha. « Nous avons commencé par aller voir les banques et contacté les cédants », a témoigné Michaël Sevestre lors de la soirée des JA.
Alors que l’assise foncière du projet se révélait insuffisante aux yeux des porteurs de projet et de leurs partenaires (banque…), des surfaces se sont libérées à proximité. 11 ha ont été attribués à Michaël Sevestre en portage foncier. « Le Comité Safer a permis d’orienter ces terres vers l’installation », explique Justine Day, conseillère foncier à la Safer Bretagne sur le pays de Fougères.
« Au final, la Safer a servi de médiateur dans la vente globale », précise l’agriculteur. « La banque nous a suivis et nous avons pu investir dans une salle de traite 2 x 24 pour gagner du temps. » Par contre, comme les cédants voulaient signer rapidement, Michaël Sevestre n’a pas pu s’installer avec les aides, le parcours à l’installation étant trop long. Il n’a pas pu obtenir la DJA (Dotation jeunes agriculteurs), de 22 000 € actuellement. Aujourd’hui, il cherche 10 ha supplémentaires pour davantage d’autonomie sur la paille et la luzerne (la production laitière est de 420 000 L). Sa femme va également s’installer.
Faciliter l’accès au foncier pour les agriculteurs
Créée en 1960 et propre à la France, la Safer a pour objectif premier de faciliter l’accès au foncier pour les agriculteurs. Elle dispose de 2 outils principaux pour intervenir. Avec la négociation amiable (90 % des surfaces acquises), elle « négocie directement avec le propriétaire vendeur, le notaire, le mandataire judiciaire… pour trouver le prix juste pour que le projet passe au niveau de la banque », a présenté Ghislaine Pain, chef du service départemental 35 de la Safer.
Deuxième outil qui concerne 10 % des surfaces acquises, le droit de préemption peut être utilisé lorsqu’un compromis de vente a été signé. « Un de nos objectifs est aussi de protéger les terres agricoles de la spéculation immobilière. On regarde si les prix sont trop élevés, si la personne n’est pas prioritaire. Sur la zone de Saint-Malo par exemple, la concurrence est très forte. »