Le Dac peut engendrer, chez les animaux, un comportement agressif à l’égard de ses congénères pour l’accès à l’alimentation. L’objectif d’une étude menée par Charlotte Gaillard, chercheuse à l’Inrae, et son équipe, est d’évaluer l’effet de l’apprentissage d’un signal acoustique individuel, comme invitation à se présenter à l’alimentateur. Un prénom en quelque sorte, reconnu par l’animal.
« Pendant un mois, nous plaçons la truie tous les jours dans une salle test. Un signal particulier à chaque truie est diffusé au moment où la ration est distribuée. Au final, la truie associe le son à la distribution », assure la chercheuse. Problème, une fois en groupe, les animaux doivent reconnaître leur « prénom » et ne pas le confondre avec ceux des autres truies.
Groupes de 4
« Dans nos essais, nous les mettons, après l’apprentissage, en groupe de 4 et ça fonctionne plutôt bien. Le temps d’arrivée au Dac pour une truie est plus long quand ce n’est pas le bon son. Elle y vient quand même, peut-être par curiosité. Nous devons affiner nos travaux. Des essais réalisés en Allemagne avec des charcutiers montrent que c’est possible ; le pourcentage de succès est élevé ».
Les truies, après apprentissage, prennent plus de temps également pour manger, sans doute moins stressées. L’alimentation par appel sonore a diminué les comportements conflictuels de manière plus franche chez les truies apprenantes, ce qui suggère que l’apprentissage permettrait d’améliorer le bien-être des truies en élevage.