L’idée de se lancer dans l’élevage de bovins de la race Wagyu est partie d’une discussion entre copains fin 2016. « Avec Julien Dano, un collègue éleveur sur la commune, nous avons acheté une première femelle de 2 ans chez un éleveur dans les Ardennes. Une superovulation sur cette femelle a permis de collecter 12 embryons que nous avons posés sur nos génisses laitières. C’était le point de départ de la construction de notre cheptel », raconte Vincent Legaignoux, éleveur sur Guipry-Messac (35).
Un effectif total de 120 animaux
Rapidement, Jonathan Le Stanguenec, éleveur à Cléguer (56) et Pierrick Rebous, technicien reproduction, ont rejoint l’aventure Kobreizh. « Nous avons déposé le nom Kobreizh à l’Inpi en 2018 afin de le protéger et que personne d’autre que nous ne l’utilise », explique Cécile Legaignoux, l’épouse de Vincent. Fin 2017, les associés rachètent 3 femelles prêtes à aller à la reproduction chez l’éleveur des Ardennes. « Aujourd’hui, sur nos 3 élevages, nous avons un effectif total de 120 animaux. Le mode d’élevage est simple : la première année, l’allaitement se fait sous la mère, les 2 années suivantes se font au pâturage. Chaque mâle est engraissé dans une case individuelle pour qu’il soit le plus au calme possible, ne se bagarre pas avec ses congénères et ne se dépense pas trop », décrit Julien Dano. Les animaux n’ont pas d’ensilage (type maïs) dans leur alimentation car son acidité donnerait une couleur jaune au gras et il faut que celui-ci soit blanc. Les bœufs sont engraissés au foin et avec un aliment spécifique composé de graines de lin, enrichi en amidon et en matières grasses. « Cet aliment permet d’obtenir une viande riche en gras intramusculaire spécifique à la race Wagyu », précise Jonathan Le Stanguenec.
Des caissettes à 42 €/kg
C’est de l’élevage sur un temps long avec des animaux haut de gamme. « On vend du luxe », lance Vincent Legaignoux. La commercialisation a débuté fin 2021. « Les mâles sont envoyés dans un petit abattoir lorsqu’ils ont entre 3 ans et 3 ans et demi. Les carcasses entières sont maturées pendant 3 semaines pour garantir un bon ressuyage. » La viande est commercialisée aux particuliers en caissettes de 7 à 8 kg au prix de 42 €/kg. « Dans une caissette, on retrouve une côte, un filet en tournedos, un rosbif, du rumsteak, du steak, du paleron, de la bavette, du faux-filet, du bourguignon et du steak haché », décrit Pierrick Rebous.
La livraison des colis est assurée par les éleveurs dans un rayon de 200 km, au-delà, les livraisons se font sous forme de colis Chronofresh. Les éleveurs commercialisent sous la marque Kobreizh. « Depuis le début de l’activité nous avons vendu 10 bêtes entre nos 3 élevages. » En plus du bouche-à-oreille, des flyers ont été déposés dans des caves à vin et des magasins de barbecues de la région rennaise et nantaise afin de faire connaître cette viande d’exception.
Une viande avec un goût incomparable
Pour vendre cette viande avec un gras intra-musculaire riche en acides gras insaturés qui donne un goût incomparable aux morceaux, les associés de Kobreizh ont fait le pari de tenter leur chance sur la capitale lors d’événements spécifiques. « Notre première expérience était lors du salon du barbecue qui s’est déroulé en avril 2022 au parc floral de Vincennes. On a vendu une bête entière morceau par morceau en 3 jours. On vise 4 à 5 marchés de ce type par an sur Paris. On part avec une bête entière, l’objectif est de la vendre en entier. » Les éleveurs fabriquent les steaks hachés à la demande sur leur stand. « Lors de ces événements, chaque morceau a son prix, cela va donc de 35 €/kg pour du steak haché à 195 €/kg pour du filet de bœuf. »