Mardi 16 janvier, les acteurs du monde agricole étaient conviés à une réunion de cellule de crise à la préfecture. Ordre du jour : le plan d’urgence suite à la tempête Ciaràn. À la sortie, les représentants syndicaux étaient unanimement déçus et remontés. « Inacceptable », s’emportait Jonathan Chabert de la Confédération Paysanne. « Pour l’aide à l’investissement, tous ceux qui ont déjà entamé des réparations ne seront pas éligibles ! Avaient-ils d’autres choix, en maraîchage par exemple, pour espérer une récolte sur la campagne à venir ? »
Même consternation chez Fabienne Garel, présidente de la FDSEA 22 : « Après une tempête, les besoins sont immédiats. Les agriculteurs sans réponse du côté des assurances ne sont bien sûr pas restés sans rien faire. Comment parler d’un plan d’urgence quand, 2,5 mois après, la réponse de l’État tarde encore à venir. La date d’ouverture du guichet de l’aide à la trésorerie n’est même pas connue ! » Le président de Jeunes Agriculteurs des Côtes d’Armor, Florian Gaultier pointe également le principe injuste du « premier arrivé, premier servi » dans l’accès aux aides de ce plan : « Les derniers n’auront peut-être droit à rien du tout. »
L’éleveur pointe également la « lourdeur administrative » des dossiers de demande : « Avant de demander ses premiers devis, il faut d’abord faire une déclaration d’intention. Puis revenir plus tard pour remplir sa demande… Quelle complexité et quel manque de réactivité de la part de l’État. »