La première formation sur les risques liés à l’utilisation de la tronçonneuse s’est tenue la semaine dernière, à Rosnoën. Cette session avait pour particularité de s’adresser à un public 100 % féminin, en allant des participantes aux formatrices. Organisée par le Gab 29 et la MSA d’Armorique, cette journée a été particulièrement appréciée par un public parfois novice. Dans les formations à l’utilisation de la tronçonneuse qui existent déjà, les bases de l’utilisation et du fonctionnement de ces machines sont rarement abordées. Aussi et à la suite du passage de la tempête Ciaran, les formatrices ont évoqué les chantiers de coupe d’arbre en tension et des postures à avoir pour intervenir en sécurité. Au total, une quinzaine de femmes se sont retrouvées pour aborder les points théoriques le matin, puis la pratique l’après-midi sur les terres de Laurence Le Roux.
Gagner en autonomie
On peut penser que toutes les exploitations agricoles du Finistère possèdent une tronçonneuse. Dans certains cas, l’agricultrice de la ferme n’a jamais démarré cette machine. Sur les chantiers de bois, « monsieur coupe, madame ramasse. Les femmes manquent souvent d’autonomie pour utiliser les tronçonneuses, sollicitent un associé pour démarrer la machine », résume Marie Rannou, conseillère prévention en risques professionnels à la MSA d’Armorique. La formation dispensée a donné des pistes pour « compenser le manque de force physique » pour lancer le moteur. Le poids de la tronçonneuse peut devenir un avantage et être utilisé pour couper un arbre à terre.
Toutes les participantes sont venues avec leur propre matériel. « Certaines pensent que les petites élagueuses sont plus adaptées. Il faut toutefois faire attention à ces machines qui se manipulent à une main. Une tronçonneuse classique offre plus de sécurité ». Au passage, la conseillère fait observer que « ce sont les hommes, jeunes, qui ont une prise de risque naturelle, même si les accidents de travail sont globalement en baisse ».
Des vêtements adaptés
Dans les magasins spécialisés, les vêtements de protection sont uniquement orientés vers une clientèle masculine. « Les pantalons pour homme sont trop larges à la taille, pas assez au niveau des hanches. Pourtant, il existe une gamme d’EPI (équipement de protection individuelle) adaptée à la morphologie féminine, comme des chaussures de sécurité coquées mais plus fines à la pointe du pied », détaille Marie Rannou. Il existe également des machettes anti-coupure, qui viennent protéger les avant-bras.
Pendant le moment de pratique et dans une pâture où des arbres ont été couchés par les vents forts, la conseillère liste les bonnes pratiques de sécurité à adopter, valables pour tous les utilisateurs, homme ou femme. « On regarde si son téléphone capte, on prévient ses associés où l’on va, par où on y accède ». Une trousse de secours est toujours disponible sur le chantier, elle contient des pansements hémostatiques, une couverture de survie, une pince à tique. À chaque arrêt de la tronçonneuse pour faire le plein de carburant et d’huile de chaîne, « on vérifie la tension de la chaîne et son affûtage ». Enfin, Marie Rannou rappelle que l’essence est un produit cancérigène. « On laisse le bidon de carburant en dehors de sa voiture pour combattre les risques chimiques et cancérigènes ».
Fanch Paranthoën
Il existe des EPI adaptés aux femmes
Penser aux Dati
Les Dispositifs d’assistance du travailleur isolé (Dati) sont des outils qui mesurent l’activité de l’opérateur et, en étant connecté avec une application, peuvent prévenir les secours en cas de besoin. Le Dati peut par exemple être une ceinture qui va mesurer la chute de la personne, un choc, ou une absence de mouvement pendant un certain temps. La MSA d’Armorique peut conseiller sur ce type de solutions.