Les pollinisateurs sont nécessaires à la reproduction des végétaux et à la biodiversité. Piégés entre les zones urbanisées, les grandes surfaces agricoles et les jardins appauvris, ils souffrent du manque de fleurs. Ils doivent, en plus, faire face à un nouveau défi, le changement climatique. « Certains pollinisateurs sont dépendants de la floraison d’une espèce bien précise. L’abeille-colette utilise le pollen du lierre pour nourrir ses larves. Le problème c’est que la floraison du lierre est désormais plus précoce. Quand ces abeilles sortent de leurs galeries souterraines en fin septembre début octobre, elles ne trouvent pas leur nourriture favorite », indique Benoît L’Hotelier, naturaliste, intervenant à la 1re fête du miel, à Guidel. « Les osmies, espèce d’abeille sauvage, ont également des sorties décalées. Les bourdons sortent désormais toute l’année ; ils ont, à certaines périodes, du mal à trouver à manger ». Alors que faire pour aider les pollinisateurs à trouver leur pitance ? « Diversifier les espèces dans le jardin et adopter de bonnes pratiques. Par manque de temps, on remplace une haie par des claustras, pour ne pas avoir à l’entretenir. Pour éviter de désherber, on pose des bâches plastique sur ses massifs et ses talus… L’impact de ces pratiques est énorme sur les insectes, qui n’ont plus de refuge ni de garde-manger ». BenoÎt L’Hotelier, naturaliste. Remettre de la vie dans les jardins Le spécialiste conseille d’implanter, dans les jardins, des arbustes ornementaux qui fleurissent tardivement pour aider les polinisateurs à passer l’hiver. « L’heptacodion de Chine fleurit jusqu’à fin septembre ; certaines variétés de buddléa fleurissent presque toute l’année (le buddléa communément appelé arbre à papillons est à éviter car il est invasif et ses corolles sont profondes et non accessibles aux abeilles. Les variétés hybrides, stériles, sont à privilégier) ». Parmi les dernières floraisons, il cite l’arbousier, le néflier, le mahonia, l’hellébore ou le laurier-tin….
Les jardins manquent de biodiversité pour les abeilles
La population des pollinisateurs sauvages a baissé de 60 % en vingt ans, et cet effondrement s’accélère. Des jardins riches en biodiversité pourraient freiner leur déclin.