Sur les pas de François Tanguy Prigent qui avait imprimé sa marque par l’instauration du statut du fermage, Louis Le Pensec (1937-2024) fut, dans l’ordre chronologique, le deuxième, et pour l’instant dernier, ministre de l’Agriculture finistérien. Ses racines familiales – son père fut journalier agricole – prédisposaient le « Grand Louis », originaire de Mellac, à une attention particulière pour le sort de l’agriculture.
Ministre de l’Agriculture dans le gouvernement de Lionel Jospin de 1997 à 1998, il fit voter à l’unanimité des députés la loi d’Orientation agricole de 1999. Délibérément sociale, cette loi a ouvert le chantier de la revalorisation des retraites agricoles, a donné un statut au conjoint collaborateur, a légiféré pour favoriser l’installation des jeunes agriculteurs et donné le coup d’envoi aux comités des activités sociales et culturelles (Cesa) au profit des salariés de la production. Elle a aussi déverrouillé les portes des comités professionnels à « l’ensemble des organisations syndicales d’exploitants agricoles représentatives ». Enfin, la loi d’Orientation de 1999 a marqué une « inflexion innovante » en matière d’environnement et de « durabilité » de l’agriculture avec la mise en place du Contrat territorial d’exploitation (CTE), précurseur des MAEC déployées actuellement.