Dossier technique

Multiplier par 4 la production de biométhane d’ici 2030

Avec une capacité de production annuelle de biométhane de 11,8 TWh raccordée sur le réseau gaz à fin 2023, la filière a presque doublé l’objectif de 6 TWh qui avait été fixé par la PPE en 2018 (Programmation pluriannuelle de l'énergie).

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D’ici 2030, 15 à 20 % du mix gaz français devrait être assuré par la production des unités de méthanisation.

Fin décembre 2023, le parc français d’injection de biogaz était composé de 652 unités de production dont 560 unités agricoles (85 unités par injection en fonctionnement en Bretagne). La capacité de production annuelle est de 11,8 TWh. « L’objectif de 6 TWh pour 2023 fixé par la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) a été presque doublé. Nous sommes la seule filière en énergies renouvelables à tenir ses objectifs. Ces chiffres ont permis à toute la filière de gagner en crédibilité et de prouver que l’on pouvait accélérer le développement de la méthanisation par injection d’ici 2030 », témoigne Pascal Garçon, responsable développement gaz vert région Centre-Ouest pour GRDF. Entre les nouveaux projets en étude et les augmentations de capacité de production des unités de méthanisation existantes, il y a un potentiel de 15 TWh qui sont en file d’attente. Selon le projet de Stratégie française énergie climat (SFEC), la production devrait être multipliée par 4 d’ici 2030 pour atteindre 44 TWh soit 15 à 20 % du mix gaz français qui serait assuré par la production des unités de méthanisation. 

Un tarif de rachat qui progresse

L’année 2023 a été marquée par la revalorisation des tarifs de rachat du biométhane injecté avec une meilleure prise en compte des coûts énergétiques. « Le tarif a progressé d’environ + 15 %. Cette mesure est aussi applicable, par voie d’avenant, aux producteurs en service », précise Pascal Garçon. La France ayant besoin de gaz produit localement, de la souplesse a été redonnée pour les augmentations de puissance avec la possibilité d’une augmentation par an pour les 2 ans à venir. « La récupération du bioCO2 poursuit son développement, celui-ci devient un nouveau coproduit de la méthanisation par injection. Les projets de valorisation des biodéchets se développent sous forme individuelle ou à plusieurs pour une valorisation dans les méthaniseurs. L’obligation de traitement des biodéchets depuis le 1er janvier 2024 a contribué au développement de ces projets. Les ménages français génèrent 9 millions de tonnes de biodéchets chaque année. Nous estimons que la méthanisation pourrait en valoriser 3 millions de tonnes pour produire de l’énergie verte et de l’engrais organique pour les agriculteurs. »  

Un dispositif de soutien à l’injection

Le Certificat de production de biométhane (CPB) est un nouveau dispositif de soutien à l’injection attendu dans un décret début 2024. Il va reposer sur les fournisseurs de gaz et prendra la forme d’une obligation d’incorporation de gaz verts dans leurs achats. « Le système est équivalent à ce qui se pratique pour l’incorporation des biocarburants. Le dispositif est ouvert aux nouveaux projets, plutôt au-delà de 25 GWh/an et aux anciens projets qui auraient l’opportunité de convertir de la cogénération vers l’injection à la fin du contrat de rachat (140 000 heures). La prise d’effet devrait débuter dès 2026. Le niveau de l’obligation de restitution devrait être fixé à 1,2 TWh de biométhane injecté en 2026, puis 5 TWh en 2027 et 10,4 TWh en 2028. Ce fort niveau d’ambition devrait générer des opportunités pour les porteurs de projets et pour les agriculteurs en particulier  », décrit Pascal Garçon.


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