Nous avons rencontré des élus fin 2023 pour les sensibiliser au mal-être dans les campagnes. Tous nous écoutent mais personne n’agit. La volonté de plaire à l’électorat vient en porte-à-faux avec la nécessité d’agir avec bon sens. La Région veut, par exemple, atteindre 1 000 installations par an pour dorer son blason. Pour le faire, les projets sont simplement jugés sur des critères administratifs. Quand les dossiers, désormais instruits au niveau régional, reviennent devant les commissions départementales, ils sont déjà classés. Nous ne pouvons pas donner notre avis, échanger. On assiste aux dérives d’une gestion trop administrative qui fait fi des conditions de travail ou de l’économie. Nous avons vu, par exemple, des dossiers acceptés avec un effectif truies incohérent par rapport à la main-d’œuvre disponible sur l’élevage et des installations avec de la vente directe où le temps de commercialisation a été mal évalué. Combien de ces jeunes installés seront encore actifs dans cinq ans ? La sanctuarisation des prairies pose problème dans un contexte de diminution de l’élevage bovin. Que feront nous de ces prairies si nous ne pouvons pas les cultiver ? Nous demandons que la situation de l’année 2018 serve de référence ; on conserverait le ratio effectif bovin sur la surface en herbe de cette année-là. Cela pourrait servir de base pour l’avenir et nous permettre de retourner les prairies si l’effectif continue de diminuer. Nous ne sommes pas contre les évolutions ; nous voulons simplement de la cohérence. Le modèle agricole familial breton, avec des capitaux appartenant aux exploitants, est poussé dans le mur. La lourdeur – et le coût induit – des dossiers administratifs décourage les jeunes et les éleveurs qui ont le moins de moyens. Elle favorise les grosses structures qui pourraient même se passer partiellement des aides Pac. C’est l’industrialisation de l’agriculture. Depuis quelques mois,…
« On assiste à des dérives »