Polyactif

Edito - Illustration Polyactif

La spécialisation de l’agriculture amorcée dans les années 60 nous avait habitués à la mono-activité chez les agriculteurs. Dans les années 70, l’essor des gîtes ruraux a fait entrer la pluriactivité dans les campagnes bretonnes. Des agricultrices – surtout –, y ont trouvé un bol d’air social en ouvrant leurs portes à des touristes venant de tous horizons. Cette activité permettait aussi de valoriser un patrimoine bâti (vieille maison, crèches) délaissé par l’agriculture dite moderne ; et souvent de mettre du beurre dans les épinards les années de vaches maigres qui ont jalonné l’histoire des grandes productions agricoles bretonnes ces 50 dernières années.

1 agriculteur français sur 2 serait biactif

Depuis le début des années 2000, la diversification a pris un tout autre visage. Vente directe, productions atypiques, médiation animale, activité de conseil, prestations de travaux publics, etc. : désormais les secteurs investis par les agriculteurs épousent un large éventail. Selon certaines sources, 1 agriculteur français sur 2 serait biactif, ou plus, c’est-à-dire polyactif. Cette orientation professionnelle peut être motivée par la volonté des agriculteurs de s’épanouir autrement, notamment en redonnant un nouvel élan à mi-carrière. Cependant, souvent le choix est guidé par des impératifs socioéconomiques : parce que la production agricole exercée ne permet pas de dégager suffisamment de revenu ; parce que les contraintes et astreintes de la production – particulièrement animales – sont jugées trop importantes. La végétalisation engagée en Bretagne s’inscrit dans cette mouvance. On arrête les vaches, on sème des céréales, et à côté, on choisit un travail qui plaît, à horaire choisi… et surtout sans astreinte le week-end. Tels sont aussi les contours de la néoactivité agricole de ce début de XXIe siècle.


Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article