Les stigmates de la tempête Ciaran sont toujours visibles à la ferme de Pen Ar Dreff, située à Plouarzel. Les tunnels et les cultures de plein champ ont subi de lourds dégâts. La nuit du passage de l’ouragan, « nous n’avions rien en production sous les tunnels, mais tout le stock de courges », se souviennent Erell Pellé et Jean Picol, tous deux associés sur la ferme. Seulement la moitié de ce stock a pu être vendue ; côté plein champ, les choux et les poireaux ont été balayés, brûlés ou recouverts de sable. Les producteurs ont dressé un bilan sur les aides qu’ils ont pu recevoir pour traverser cette épreuve et repartir. Les maraîchers ont pu bénéficier d’un soutien moral de leurs voisins, d’aide pour nettoyer et mettre en sécurité leur outil de travail ; des dons financiers spontanés se sont naturellement mis en place de la part de leurs clients. « Ce n’est pas à la société civile de prendre le relais », regrette la Finistérienne, qui aurait apprécié plus de réactivité de la part des services de l’État. Des aides à l’investissement ont été dévoilées mi-janvier, avec une enveloppe de 2 fois 30 millions d’euros. « Le problème, c’est que l’on ne connaît pas la ventilation de ces aides sur les 3 régions que sont la Bretagne, les Hauts-de-France et la Normandie. Le Premier ministre a annoncé doubler cette somme, mais on ne sait pas quel montant sera alloué à la Bretagne », déplore Yannick Jestin, président du Gab 29. À la ferme de Pen Ar Dreff, « nous préférons investir dans du matériel d’occasion, ce n’est pas logique d’investir dans du matériel neuf car nous sommes en front de mer ». Cependant, seuls les investissements en outils neufs sont pris en charge par les aides. Selon les estimations, les dégâts causés par la tempête pour les maraîchers…

---