Les précipitations ont fortement pénalisé les chantiers de semis, les interventions culturales et potentiellement l’état sanitaire du colza. En effet, l’excès d’eau impacte le fonctionnement du colza à plusieurs niveaux : lorsque l’oxygène du sol passe en dessous de 10 %, l’absorption d’azote est bloquée ; et en présence prolongée d’eau, la racine de colza fermente.
Les symptômes de ces excès d’eau sont aujourd’hui visibles et de nombreuses questions se posent sur les diagnostics parcellaires : le potentiel est-il impacté ? La plante va-t-elle repartir ? Faut-il retourner la parcelle ? Un apport d’azote est-il nécessaire ?
Le retournement du colza restera rare cette année encore malgré le contexte de pluviométrie de cette campagne. Les capacités de compensation du colza au printemps risquent malgré tout d’être limitées si les systèmes racinaires sont endommagés par les excès d’eau, il faudra en tenir compte dans le raisonnement de la fertilisation de printemps. La sole en céréales d’hiver étant elle-même impactée, le retournement d’une parcelle de colza doit rester exceptionnel.
Si la décision est simple dans les parcelles extrêmes (parcelle intacte ou au contraire présentant de fortes nécroses racinaires), elle est beaucoup plus délicate dans les situations intermédiaires en fonction du pourcentage de la parcelle concerné et surtout de l’évolution des symptômes. Dans ces situations, une observation régulière est conseillée. Une adaptation de la stratégie en 3 apports d’azote est à envisager pour permettre à la plante de soutenir sa croissance. Le rendement objectif peut également être révisé si le système racinaire est pénalisé.
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