La passion du cheval comme trait d’union familial

La famille Créach participera pour la 5e fois au prestigieux concours du Trait breton lors de cette édition 2024 du Salon de l’agriculture à Paris. Leur pouliche de 3 ans, L’Adorée du Palud, est la petite fille de Quinola qui est arrivée sur l’élevage il y a 20 ans pour devenir leur souche génétique phare.

18959.hr - Illustration La passion du cheval comme trait d’union familial
Vincent, Jean-Louis, Noëlle,Pauline et François Créach avec leur pouliche de 3 ans, l’Adorée du Palud qui participera au concours lors du Salon de l’agriculture à Paris fin février.

Sur la ferme du Palud à Roscoff, le cheval de trait breton est une passion qui réunit les membres de la famille Créach très régulièrement, parfois quotidiennement mais aussi la nuit lors d’heureux événements. Pour arriver sur l’exploitation agricole, il faut traverser la zone légumière nord-finistérienne et, selon les saisons, longer les parcelles de choux-fleurs, d’artichauts, de pommes de terre, d’échalotes ou encore d’oignons de Roscoff qui offrent cette grande variété de cultures sur les communes autour de Saint-Pol-de-Léon. 

Le postier, élégant et musclé

« Le cheval de trait breton est encore très important sur notre exploitation car il fournit du fumier pour les cultures et valorise les prairies qui sont indispensables dans nos rotations. En production d’oignon de Roscoff sous AOP, il faut laisser la terre se reposer 3 ans avant de réimplanter la culture. Nous semons donc une pâture pour restructurer le sol en profondeur entre 2 cultures d’oignon de Roscoff », explique Vincent Créach qui est associé à sa femme Noëlle et son fils François sur l’exploitation agricole. Pauline et Jean-Louis Créach, leurs 2 autres enfants, travaillent dans le milieu agricole en productions animales mais ne sont pas sur l’exploitation familiale.

« Nous sommes tous passionnés par les chevaux mais ce sont les cultures de légumes : oignon de Roscoff, différents choux, artichaut, échalote, ail, potimarron, courge, salade… vendus en direct aux consommateurs et aux grossistes qui nous font vivre », précise François Créach. L’exploitation est ouverte sur l’extérieur grâce aux gîtes ruraux, une activité qui a débuté en 1990 sous l’impulsion de Noëlle qui souhaitait valoriser les annexes de la ferme en se diversifiant afin de créer du contact avec des vacanciers.

Les chevaux ont toujours été présents sur la ferme. « Jusqu’en 1983, ils nous servaient pour sarcler les légumes. Dans le Léon, nous sommes restés sur du postier car ils sont vraiment élégants. Ce sont des chevaux plus sveltes et musclés que le trait car ils travaillaient tous les jours. Le postier passait facilement entre les rangs de légumes pour sarcler sans abîmer la culture », raconte Vincent. 

Paris c’est le Graal

Quand les tracteurs ont définitivement remplacé les chevaux dans les champs, l’agriculteur passionné de sélection a poursuivi l’élevage pour avoir de beaux animaux et participer aux concours.

« Notre souche phare sur l’élevage vient de Quinola, une femelle qui avait 6 mois et achetée il y a 20 ans chez Jean Rolland, un éleveur passionné à Callac (22) », se rappelle Pauline. « Nous avons gardé toutes ses filles : Émeraude, Brin d’amour, Gandie et Jolie fleur. Nous avons aussi gardé toutes ses petites-filles. En 2014, Brin d’amour a été sélectionnée pour participer au concours du Salon de l’agriculture. Nous avons participé au concours à Paris 4 fois : en 2008 avec Ray Ban, 2012 avec Vauline, 2014 avec Brin d’amour et en 2019 avec Gavotte. » Pour cette édition 2024 du Salon de l’agriculture la famille Créach est sélectionnée à nouveau avec L’Adorée du Palud, une pouliche de 3 ans, fille d’Émeraude du Palud et petite-fille de Quinola. « Être sélectionné pour le concours de Paris c’est vraiment le Graal. Nous réalisons la chance que nous avons d’y participer en famille pour la 5e fois », se réjouit Vincent. C’est l’occasion pour la famille Créach de faire la promotion de leur élevage, de la race, de la Bretagne et aussi de Roscoff. « Nous décorons les stalles avec des tresses d’oignons de Roscoff pour mettre en avant notre production bretonne et afficher notre identité régionale. » La participation à ce concours prestigieux demande une grosse préparation. La jument doit avoir un poil d’été en hiver : « Pour y arriver, elle porte une couverture pendant 3 mois. Celle-ci est changée au moins une fois par semaine en fonction de la météo et elle est brossée plusieurs fois dans la semaine. De cette façon elle ne fait pas son poil d’hiver qui est grossier », révèle François. Pour l’habituer au bruit qu’il y aura Porte de Versailles L’Adorée a le droit d’écouter radio Alouette plusieurs heures chaque jour. Elle a aussi un entraînement spécifique aux longues rênes tous les 2 jours dans la cour de la ferme et dans les petits chemins. Elle a aussi une alimentation spécifique à base d’avoine, de minéral et de betteraves pour être au top le jour J. Maintenant il n’y a plus qu’à espérer pour l’Adorée du Palud que la tresse d’oignons de Roscoff se transforme en couronne de fleurs lors du concours à Paris. 

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L’Adorée du Palud lors d’une balade avec François Créach sur la plage de Roscoff proche de la ferme familiale.

Transformer la tresse d’oignons de Roscoff en couronne de fleurs lors du concours à Paris.

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Les pouliches postières de 3 ans Kracotte, Kiss Me et Kann ar Loar, respectivement classées 2e, 3e et 5e au concours national de la race bretonne à Lamballe en septembre 2023.

4 à 5 naissances chaque année

« Le poulinage est un moment magique, c’est là que l’on voit concrètement le fruit du travail génétique. Tous les ans nous avons 4 à 5 naissances entre février et avril », indique Noëlle. Un box est dédié au poulinage. Il est équipé d’une caméra pour pouvoir surveiller à distance que tout se passe bien. Dès que la mamelle se charge en lait, la jument est équipée d’une ceinture de poulinage qui appelle sur le téléphone portable du membre de la famille qui est de garde lorsque la femelle bouge plus et se couche, ce qui indique que l’heureux événement approche. Pauline a toujours une tenue spécifique de prête au pied de son lit, comme un pompier, lorsqu’elle est de garde. « Lorsque le poulinage débute, celui qui est de garde prévient les autres membres de la famille de jour comme de nuit. Nous sommes tous là pour accueillir le poulain, nous assurer que la jument a délivré et que le petit a bu son colostrum. Quand tout s’est bien passé nous avons pour tradition de casser la croûte tous ensemble quelle que soit l’heure », apprécie Jean-Louis.


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