Ni la simplification administrative – « Cela fait 30 ans que l’on parle de choc de simplification administrative », assène Jérôme Fourquet qui ne croit nullement que cela va changer –, ni quelque décision prise à la hâte par le Gouvernement ne seront déterminantes quant à l’avenir agricole breton. Ce sont bien, les femmes et les hommes qui font la force de l’agriculture régionale, ont répété les élus le 23 janvier à Locminé lors des 100 ans de la Chambre d’agriculture. Sans oublier « la capacité des Bretons à jouer collectif »… et « leur capacité d’adaptation ».
Cueillir les opportunités
Adaptation, d’abord, pour mener sa vie d’agriculteur en phase avec les aspirations de la société contemporaine. Comme Hélène Loric, avicultrice en société à Saint-Allouestre (56), dont l’outil « a été conçu pour travailler seule. Ce qui permet de prendre 1 week-end sur deux et 5 semaines de congés chacune ». Adaptation encore, pour d’autres, en acceptant que l’agriculture de demain sera davantage plurielle. « La chance de la Bretagne est d’avoir une diversité d’exploitations qui peuvent correspondre aux diversités de profils », s’enthousiasme Jérémy Choquet, éleveur de volaille à Trédion (56).
Ne pas attendre trop des autres
Adaptation aussi au dérèglement climatique dont certains agriculteurs commencent à ressentir les premiers effets. Comme Frédéric Chevalier, éleveur en Gaec à Monterfil (35), avec 200 laitières et qui, de ses aveux, aurait « aimé être 100 km plus à l’ouest » pour bénéficier de températures plus clémentes et d’une pluviométrie plus conséquente. Il ajoute : « Il est nécessaire d’être en groupe, trouver des solutions ensemble au changement climatique. Car si nous ne le faisons pas, nous serons tous perdants ». Ne pas trop attendre des autres, c’est aussi l’avis de Edwige Kerboriou, agricultrice à Plouzélambre (22), convaincue que « les batailles gagnées se font sur le territoire » et que « les avancées, on les doit aux agriculteurs ».
Et la technologie ?
Soulager les tâches physiques, alléger l’esprit, pallier le déficit de main-d’œuvre : et si la technologie était « LA » solution ? Odile Caroff, productrice de légumes et éleveuse de vaches laitières à Saint-Pol-de-Léon (29), parie en effet sur la technologie si celle-ci est « libérante ». Et d’expliquer : « Pour autant, nous n’avons pas à l’enfourcher à tout-va car la technologie peut aussi devenir aliénante économiquement ».