Changement climatique Le scénario intermédiaire, auquel semble promise la planète, prévoit une hausse autour de 3 °C. « Nous y allons tête baissée », déplore Jean Jouzel, intervenant lors d’un débat organisé par des élèves du lycée La Touche, de Ploërmel. « Les engagements ne sont pas à la hauteur des objectifs de réduction des gaz à effet de serre ». L’agriculture est déjà affectée dans de nombreuses régions ; elle devra s’adapter. La génétique à la rescousse Pour Élodie Quéméner, ingénieure Arvalis, « la conduite des cultures sera de plus en plus technique. Les progrès génétiques peuvent contrebalancer les effets négatifs du changement climatique, en sélectionnant des variétés capables de résister aux aléas ». Ces progrès devront être rapides et les technologies de sélection acceptées en France et en Europe par la société. Les avancées devront permettre aux agriculteurs de dégager du revenu sans dégrader leurs conditions de travail. La sélection génomique en production laitière, qui a permis de supprimer la phase du testage pour connaître la valeur d’un taureau (près d’une dizaine d’années de gain), a-t-elle profité aux éleveurs ? « Une autre clé consiste à fournir des OAD (outils d’aide à la décision) performants aux agriculteurs qui leur permettront d’ajuster l’irrigation, la fertilisation, le sanitaire, aux conditions météorologiques changeantes. La diversité des espèces et le mélange des variétés dans chaque espèce augmenteront la résilience ». Il faudra un peu de temps pour mettre en place de nouvelles filières (production et commercialisation) et pour réaliser des progrès techniques : « Aujourd’hui, dans la région, un maïs à seulement 11 tonnes de MS/ha rivalise toujours avec les meilleurs sorghos ». Thierry Coué, secrétaire général adjoint de la FNSEA, estime que le revenu est essentiel pour faire face aux aléas. « Il nous faudra de la trésorerie et une fiscalité adaptée. Au niveau technique, l’intelligence artificielle et les échanges entre agriculteurs nous donnerons des…
L’agriculture sur le grill
Les scénarios optimistes prévoient une hausse des températures de plus de 1,5 °C par rapport à la période préindustrielle ; les plus pessimistes, de 5 °C. Animaux et végétaux vont devoir s’adapter.