Les arguments sont chocs à une période où l’agriculture bretonne cherche de nouvelles voies pour améliorer ses marges : croissance rapide de cet arbre originaire de d’Asie de l’Est, assurance de bons revenus sans trop de travail. Cependant, planter cette essence n’est pas aussi simple que l’on pourrait croire notamment en raison des différentes législations réglementaires :
– Si la densité de plantation de paulownia dépasse les 100 arbres par hectare, cela entraîne la perte des subventions agricoles directes de la Pac. Cette règle s’applique en réalité à tout boisement au-delà de cette densité.
– Les autorités ne reconnaissent pas le paulownia comme une essence forestière standard. En conséquence, les plantations de paulownia ne rentrent pas dans les subventions publiques existantes pour la plantation. Cela n’offre pas non plus d’exonération d’impôts sur les fonciers non bâtis.
– Selon la Dreal des Pays de la Loire, toute plantation de paulownia de plus de 0,5 ha nécessite une demande spécifique. En ce sens les boisements de paulownia restent tout de même soumis au code forestier.
Des besoins spécifiques
Des études menées par l’Inrae dans le sud de la France sur des plantations de plus de 7 ans indiquent que cette essence a des besoins spécifiques :
– Sensible au gel, surtout au printemps, nécessitant une protection hivernale pendant les 2 premières années ;
– fragile face aux vents forts et ne tolère pas les embruns ;
– exige une irrigation régulière en raison de sa sensibilité à la sécheresse ;
– Sensible au pourrissement, elle prospère mieux dans des sols bien drainés et pas trop lourds, riches et profonds, avec un pH entre 5 et 7 ;
– vulnérable à l’oïdium, à l’armillaire dans les sols trop denses et aux champignons lignivores qui se développent sur de grandes plaies ;
Cette espèce produit beaucoup de bois par rapport à ses racines, ce qui la rend sensible aux conditions météorologiques et nécessite une surveillance constante. Son entretien exige une main-d’œuvre conséquente.
Cette essence a toutefois de nombreux avantages potentiels : croissance rapide dans un environnement adéquat, captation de CO2, fixation d’azote, attractif pour les abeilles, etc. Des qualités que possèdent aussi d’autres essences autochtones.
Son entretien exige une main-d’œuvre conséquente.
Quels débouchés ?
La littérature étrangère fait état de plusieurs usages dérivés, cependant sans éléments de comparaison technique communs avec le bois des essences produites dans nos régions afin de pouvoir juger correctement de l’intérêt réel de l’essence dans nos contrées.
D’après article rédigé par le Pôle Arbre de la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire