« L’ubérisation de la consommation joue contre nous »

Olivier Mevel a donné sa vision chiffrée de l’économie alimentaire et des stratégies des GMS à des étudiants, habitués à prendre de moins en moins de repas à domicile.

18989.hr - Illustration « L’ubérisation de la consommation joue contre nous »
De gauche à droite : Olivier Mevel, Mickael Kerdodé, professeur à l’IUT de Morlaix et Ryan Kerzil, directeur du Super U de Plabennec.

Le sujet des habitudes alimentaires et de l’origine de la nourriture doit idéalement être abordé tôt dans la vie d’un consommateur. Ce fut chose faite la fin janvier, quand Olivier Mevel, maître de conférence et consultant en stratégie des entreprises agroalimentaires est intervenu à l’IUT de Morlaix, devant des étudiants de licence professionnelle, de bachelor universitaire et technologique et de BTS. Pour l’intervenant, l’ubérisation de la consommation alimentaire « joue contre nous, c’est totalement non transparent sur l’origine des produits. Or nous soutenons le monde agricole à chaque fois que l’on mange ». Pour autant, cette économie de restauration hors foyer progresse fortement, les nouvelles générations ne consomment plus 3 repas par jour. « Cette modification structurelle a des conséquences immenses sur les GMS, qui avaient construit leur système sur la fourniture de 4 repas sur 5, elles n’en servent plus que 3 sur 5 ».  Élasticité des biens de Giffen En économie, un bien de Giffen se définit comme un bien qui continuera à se vendre même si son prix tend à augmenter, c’est aussi ce que l’on nomme un produit à élasticité nulle. Le pain, le riz ou le sucre, denrées de fond de placard, font partie de cette catégorie. « Quand il y a une déconsommation comme c’est le cas actuellement (-7,1 % en 2022, stagflation en 2023), la grande distribution déporte ses marges sur ces Giffen. Ce ne sont pas les industries agro-alimentaires qui ont augmenté les leurs. Nous sommes au même prix de matières premières aujourd’hui qu’en 2021. L’indice des prix des plats préparés augmente seulement de 14,5 %, quand les produits bruts ont augmenté de 35 ou de 40 %…Il y a un menteur, car en même temps que les prix des matières premières agricoles baissent, les produits en linéaire continuent de monter, c’est de la greed fashion, autrement dit la…

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