« Pouvoir vivre de notre métier »

Les annonces de Gabriel Attal n’ont pas réussi à calmer la colère des agriculteurs, y compris en Bretagne, où les manifestations se sont multipliées cette semaine.

18852.hr - Illustration « Pouvoir vivre de notre métier »
Les différents syndicats ont organisé de nombreuses manifestations en Bretagne, comme ici la CR dans Rennes.

Le réseau des FDSEA et JA s’est mobilisé avec de nombreux blocages d’axes routiers et au niveau des GMS et de leurs plates-formes. En Ille-et-Vilaine, les agriculteurs ont visité la laiterie Savencia. « D’autres mobilisations pourraient suivre auprès des industriels », prévenait mercredi Laetitia Bouvier, présidente de la FRSEA.

« Ne pas figer les prairies »

Le respect de la loi Égalim est une priorité pour le réseau. « Cela concerne tout le monde, y compris les collectivités. » Une autre demande forte concerne le régime d’autorisation suite à la baisse du ratio régional de prairies permanentes. « On ne peut pas accepter de figer les prairies alors que le nombre de vaches baisse », insistent les manifestants. Un moratoire est demandé tant qu’une solution n’aura pas été trouvée.

La FRSEA refuse aussi « la révision de la directive européenne sur les émissions (IED). Quant à la surcharge administrative, » nous attendons plus de clarté de la part de l’État », ajoute Laetitia Bouvier. « Au niveau européen, les normes environnementales doivent être les mêmes dans tous les pays. Et nous demandons la mise en place de clauses miroir depuis longtemps » .

« L’agriculture européenne doit profiter aux Européens » 

La Coordination rurale (CR) s’est mobilisée cette semaine devant la DDTM et la préfecture du Morbihan, la Chambre d’agriculture du Finistère et la Centrale d’achat Scarmor dans les Côtes d’Armor montrant son  «mécontentement face aux excès de la politique agricole européenne. » Jeudi 25 janvier, près de 600 personnes du Grand Ouest avec 130 tracteurs étaient à Rennes.

Si le gouvernement a répondu à certaines attentes sur le GNR, les paiements suite aux crises sanitaires ou la tempête,  « les prix restent notre principal combat », a déclaré Véronique Le Floc’h, présidente nationale de la CR. La veille, avec des producteurs d’autres pays européens défendant des idées similaires, elle avait rencontré des responsables de la Commission européenne. « On nous dit que la ferme Europe est compétitive puisqu’elle exporte beaucoup. Certes, mais c’est possible grâce aux aides européennes, ce sont les pays importateurs qui en profitent. » De même, « nous ne voulons pas que des produits ne respectant pas nos normes entrent en Europe. » 

«Les normes assurent notre protection» 

«Comme nos collègues, nous sommes mobilisés mais nous ne partageons pas la même analyse ni les mêmes solutions. Supprimer les normes environnementales reviendrait à mettre la poussière sous le tapis» , ont déclaré Soazig Le Bot et Laurence Marandola, portes-paroles régionale et nationale de la Confédération paysanne, lors du rassemblement du 26 janvier à Bruz (35). Parmi les demandes auprès des pouvoirs publics : «L’engagement de cesser toute négociation de libre-échange, l’interdiction des transactions sur les produits alimentaires en dessous du prix de revient et une Pac répartie plus justement pour soutenir le revenu.»


Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article