Réduire le coût de la génisse en mesurant les croissances

Génotypage, aliment d’allaitement, aliments génisses, suivi de croissance, protocole d’hygiène… au Gaec Fontelaire à Noyal-sur-Bazouges (35) rien n’est laissé au hasard pour l’élevage des génisses. Mickaël Picault, technicien Nutrition Bovine Eureden, accompagne les éleveurs dans la mise en œuvre de solutions pour assurer l’avenir du troupeau.

19008.hr - Illustration Réduire le coût de la génisse en mesurant les croissances
Des pesés des génisses et un programme alimentaire adapté à chaque stade sont les clés de réussite pour Huguette Bourges et Pascal Ernoul, accompagnés d’Anna Levêque (à Gauche) et Mickaël Picault (à droite), techniciens nutrition bovine Eureden.

L’objectif pour Huguette Bourges et Pascal Ernoul au Gaec Fontelaire est d’avoir un troupeau sain, productif avec de bons taux. « Nous avons toujours travaillé avec l’aliment d’allaitement pour nous aider à avoir un troupeau en bonne santé », souligne l’agricultrice. Depuis plus de 15 ans, les éleveurs pratiquent le génotypage pour sélectionner les génisses qui seront gardées pour le renouvellement du troupeau. En capitalisant sur la santé des génisses, les éleveurs parviennent à avoir un troupeau performant. « Nous avons été classés 35e dans le top 100 Santé mamelle en 2022 », précise l‘éleveur.

L’aliment d’allaitement, un investissement gagnant

« Lorsqu’il n’y a pas de mammites, c’est plus agréable de traire. Il y a moins de stress et moralement on sait que tout le lait produit est valorisé », rapporte Huguette Bourges. Les éleveurs ont décidé de distribuer un aliment d’allaitement aux veaux plutôt que le lait entier. « Avec l’aliment d’allaitement Breizvo, la buvée est sécurisée, de qualité régulière et surtout le lait à leucocytes n’est plus utilisé pour nourrir les veaux », commente-t-elle. La phase lactée avec l’aliment d’allaitement coûte 81 € de moins par veau qu’en lait entier (voir tableau).

« Nous gagnons en temps de distribution, en sérénité et en coût d’élevage de la génisse », se satisfait Pascal Ernoul.

Des génisses bien soignées

Au Gaec Fontelaire, tout commence par la distribution de colostrum au biberon pendant les premiers jours, 2 fois par jour. Ensuite, ils distribuent l’aliment d’allaitement Breizvo. Les éleveurs appliquent un protocole rigoureux (température de buvée, seaux propres, litrage/buvée…) pour la bonne réussite de la phase lactée. « Tout est indiqué sur le tableau, comme cela peu importe qui s’en occupe, la buvée sera bien préparée et la bonne quantité distribuée à chaque veau », souligne l’agricultrice. Les éleveurs pratiquent un sevrage à 9 semaines, lorsque le veau a doublé son poids de naissance.

Un aliment adapté à chaque stade de l’animal

Dès le 2e ou 3e jour, chaque veau a une petite poignée de Fibralor (aliment génisse 1er âge) et du foin à disposition avant de passer au Génixo Génisse (aliment génisse 2e âge). « Nous avons toujours distribué de l’aliment génisse pour répondre aux besoins spécifiques des jeunes animaux. » Mickaël Picault, technicien Nutrition Bovine Eureden, précise : « Le Génixo Génisse compense la baisse de protéine au moment du sevrage et permet d’apporter
les éléments indispensables pour une croissance optimale de la génisse. »

IA à 400 kg et vêlage avant 24 mois

Au Gaec Fontelaire, les génisses sont inséminées entre 13 et 14 mois. L’âge n’est plus le critère pour définir la mise à la reproduction des génisses, le poids est l’élément déclencheur. « Nous n’avons pas de problème à l’IA à 13 mois comme nous pouvions en avoir sur des génisses de 17 ou 18 mois », souligne Pascal Ernoul. Huguette Bourges mesure au rondo les génisses afin de connaître leur poids. À l’occasion, les éleveurs peuvent solliciter leur technicien afin de réaliser des pesées. « C’est l’occasion pour nous de confirmer que notre travail porte ses fruits ». 

« Les pesées aident à acquérir des repères de croissances pour atteindre les objectifs de 200 kg à 6 mois et 400 kg à l’IA et d’adapter le programme alimentaire si besoin », souligne le technicien.

Limiter le stress pour favoriser les croissances

Les facteurs de stress sont limités. Vers 4 semaines, les veaux sont ébourgeonnés sous anesthésie générale. « Je fais également une anesthésie locale pour atténuer la douleur au réveil », précise l’éleveuse. « Avant je faisais cela au cornadis et les veaux ne revenaient pas manger avant 1 ou 2 jours. Aujourd’hui, dès qu’ils se réveillent, ils viennent manger. » 

La croissance des génisses laitières se travaille dès la phase 0-6 mois. C’est durant cette période que le squelette et le développement initial du tissu mammaire des futures vaches laitières se construisent. Il est donc primordial de limiter les périodes de stress pendant cette période.

Marine Rozec / Eureden

L’exploitation :

Gaec Fontelaire (35) ;
• 2 associés ;
• 60 vaches  ;
• 600 000 L ;
• 34 kg / vaches ;
• Taux 44/33 g/L ;
• SAU : 87 hectares.


Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article