S’adapter à l’état de salissement en graminées

Au vu de l’hétérogénéité des parcelles (date de semis, désherbage d’automne, salissement), la solution ‘passe partout’ n’est pas simple à trouver.

18909.hr - Illustration S’adapter à l’état de salissement en graminées

La majorité des parcelles de céréales semées en octobre et novembre sont au stade plein tallage, comme les adventices graminées. Si une prélevée a pu être réalisée ou bien une post-levée avant 1-2 feuilles des adventices, le programme de désherbage d’automne vis-à-vis des graminées doit présenter de bonnes efficacités (hors cas particulier des densités adventices élevées). La pression adventice est normalement bien maîtrisée et le désherbage de sortie d’hiver devrait être orienté selon la flore restante ou émergente (dicotylédones ou graminées) sur la parcelle.

Absence ou désherbage d’automne inefficace

Si la parcelle n’a pas pu être désherbée à l’automne ou si la post-levée a été réalisée après 3 feuilles des adventices, l’efficacité de désherbage n’est pas optimale, selon la pression initiale. Il sera nécessaire de réintervenir spécifiquement pour gérer les graminées. Les cultures de céréales étant au-delà de 3 feuilles, très certainement comme les adventices (hors cas de levées tardives), beaucoup de produits racinaires ne sont plus autorisés après ce stade ou techniquement moins intéressants (plus le stade des adventices avance moins elles sont sensibles aux produits racinaires). Cela incite à passer vers des solutions foliaires avec les modes d’action HRAC 1 et 2.

Retourner la parcelle ?

Dans le cas de résistances avérées aux modes d’action de sortie d’hiver (HRAC 1 et 2), si le salissement en graminées, au stade tallage, est trop important (désherbage automne inefficace), la situation n’est plus gérable. Dans ce cas, la seule solution est d’arrêter les frais et retourner la parcelle. 

Si aucun désherbage n’a pu être fait à l’automne, les frais engagés sont moins importants, ce qui facilite la décision de retournement. De même si, en plus du salissement, le peuplement des céréales n’est pas suffisant ou le potentiel de la culture fortement impactée, cela participe également à prendre la décision de retourner. Cela permettra d’implanter une culture de printemps et limiter l’augmentation du stock semencier responsable du salissement des parcelles à court et moyen terme. 

Dans le cas de salissement faible ou modéré, la décision de retourner ou non est plus difficile à prendre. On doit tenir compte de l’état de salissement, l’état de la culture notamment si son potentiel de rendement est affecté (<100 plants/m², hydromorphie…) ou non (peuplement >150-200 plants/ m², peu de signes d’hydromorphie…) et les frais déjà engagés à l’automne.

 Benjamin Collin, Élodie Quéméner / Arvalis

Parcelles semées après fin novembre

Ces situations ont pu bénéficier du décalage de dates de semis sur la gestion des adventices. Les parcelles semées en janvier avant le 1er février sont considérées comme des cultures d’hiver d’un point de vue réglementaires sur l’usage des produits phytosanitaires. Ainsi, elles peuvent accéder aux solutions herbicides habituellement conseillées à l’automne (dans le respect des stades et périodes autorisées…). On peut donc utiliser des produits « racinaires » : prosulfocarbe, chlortoluron (CTU), flufénacet, DFF… Cette stratégie est à réserver aux situations à forte pression en graminées et à éviter sur cultures déjà stressées. On peut aussi moduler les doses avec par exemple CTU 2,5 + Compil 0,15, Défi 2,5 + Compil 0,15, ou encore Battle Delta 0,4.

Pour les cultures au-delà du stade 3 feuilles, les produits racinaires ne sont plus réglementairement ou techniquement pertinents. Basculer sur les produits foliaires de sortie d’hiver : base sulfonylurée
(+ DFF).
Attention aux résistances.


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