Épargnée lors des récentes semaines de mobilisation agricole, Saint-Brieuc a été cette fois le lieu du rassemblement. Mercredi 21 février, à l’appel de la FDSEA et de JA 22, quatre convois de tracteurs venus de toutes les Côtes d’Armor sont partis en début d’après-midi de Dinan, Broons, Plaintel et Guingamp. En chemin, les traditionnelles opérations escargot sur les quatre voies ont été un premier moyen de rappeler aux concitoyens le mélange de détresse et de détermination du monde agricole. « Peut-être que les télés et les radios sont aujourd’hui sur d’autres sujets mais pour nous rien n’a changé », ironisait un manifestant.
Du concret était attendu avant le Salon
La question agricole revient pourtant à l’affiche à l’approche du Salon de l’agriculture qui ouvre ses portes en fin de semaine. « Suite aux manifestations de janvier, une pause avait été décidée pour que chacun puisse travailler aussi bien à l’échelle des régions que de l’État ou de l’Europe. Mais notre réseau avait donné l’ouverture du Salon à Paris comme date butoir pour voir les annonces se concrétiser afin d’apporter de la sérénité dans le pilotage de nos exploitations au quotidien… Or, à ce jour, nous n’avons rien ! », pointait Fabienne Garel, présidente de la FDSEA. La veille déjà, une mobilisation des agriculteurs du secteur de Callac avait eu lieu à Guingamp. Alors que les manifestants prévoyaient de parader en tracteur devant les sites administratifs de la ville, les CRS leur avaient barré le chemin. À Saint-Brieuc, ce mercredi, plus d’une soixantaine de tracteurs est entrée direction la préfecture. « Une manière de se positionner devant la représentation de l’État pour rappeler l’urgence. » Le projet des manifestants était de tapisser le sol de terre pour y semer une prairie. « Une opération symbolique alors que la Bretagne, terre d’élevage, attend une réponse rapide pour éviter la mise sous cloche réglementaire des prairies permanentes », expliquait Florian Gaultier, président de JA 22.
Actions à Rennes également
Plus largement, les agriculteurs veulent dire « stop à la surenchère administrative et à la concurrence déloyale ». Les syndicalistes pointent par exemple le texte européen sur les IED « qui menace les élevages bretons de taille familiale et les futurs porteurs de projets ». Si les actions annoncées conjointement dans le Finistère et le Morbihan ont été annulées à cause de la météo, à Rennes, en fin de matinée de la terre a également été déversée devant la préfecture avant le blocage du Leclerc Cleunay.
La Bretagne, terre d’élevage, attend une réponse rapide
Réunion de crise « volaille »
Lundi 19 janvier, une réunion de crise « volaille » a eu lieu en préfecture de Saint-Brieuc. Aux côtés des aviculteurs et responsables de la profession, des représentants d’abattoirs étaient présents. « Alors que le poulet ukrainien entre sous différentes étiquettes à bas prix, il y a beaucoup de viande française stockée dans les frigos. Conséquence : nos vides sanitaires augmentent et la facture est salée… », confiait un participant. Des aides au déstockage et de soutien direct aux aviculteurs ont été demandées à l’État par l’intermédiaire du préfet.