De 2021 à 2023, Trévarez a travaillé sur l’intérêt de prairies très riches en légumineuses (« plus de 60 % ») afin de réduire la consommation de correcteur azoté. « Une solution s’adressant en particulier aux éleveurs qui ne font plus pâturer leur troupeau : comment économiser du tourteau en ne sortant les vaches que 4 heures par jour… », détaille Élodie Tranvoiz, chargée d’études en production laitière à la Chambre d’agriculture de Bretagne. Au semis, la part belle aux trèfles Implantées au printemps et à l’automne en suivant un itinéraire technique classique, ces prairies super-protéinées ont été semées à 4 kg de ray-grass anglais, 5 kg de trèfle violet, 2 kg de trèfle hybride et 3 kg de trèfle blanc par hectare. « Sans surprise, sur les sols hydromorphes dans le contexte pédoclimatique de Trévarez, la meilleure implantation a eu lieu au printemps. » Puis, la parole a été laissée aux animaux. Deux lots de 20 Prim’Holstein en début de lactation (vêlages de printemps) ont été comparés. En 2021, le premier, restant en bâtiment, profitait d’une ration de maïs ensilage à volonté (consommation estimée à 16 kg de MS), 4 kg d’ensilage d’herbe et 4,2 kg de tourteau de colza. Le second, sortant sur les parcelles riches en légumineuses à partir de début juillet (quand le trèfle est présent), recevait 11 kg de MS de maïs ensilage, 4 kg d’ensilage d’herbe, 2,9 kg de tourteau de colza, complétés par un objectif de pâturage de 5 kg. « Sur cette première année, le lot pâturant a produit autant de lait et de taux et présentait une marge sur coût alimentaire supérieure de 0,42 €/VL/jour grâce à l’économie de correcteur. L’autonomie protéique de l’exploitation étant améliorée au passage. » Redémarrage après sécheresse En 2022, l’essai a dû être mis en pause, faute d’herbe. « Mais sur la station, par rapport au RGA-TB classique, ces parcelles riches en légumineuses s’en sont mieux sorties face à la…
Sortir quatre heures pâturer une prairie super-protéinée
À Trévarez, les chercheurs ont travaillé sur des prairies de courte durée à plus de 60 % de légumineuses. Pour eux, une piste pour ressortir les vaches en système 100 % bâtiment en économisant du tourteau.