Dossier technique

« Un JB sur six présentait une lésion de dermatite »

La chercheuse Anne Relun fait un point d’étape sur le projet Feedlame. L’observation de milliers de pieds de JB au moment de l’abattage témoigne de la présence relativement fréquente de lésions.

18778 hr - Illustration « Un JB sur six présentait une lésion de dermatite »
« Deux lésions de dermatite digitale (une sur chaque doigt). Ces lésions sont souvent observées en face dorsale des pieds chez les JB (chez les vaches laitières, elles sont le plus souvent en face plantaire, juste au-dessus du talon) peuvent être confondues avec des lésions de panaris », commente Anne Relun.

Démarré en 2022, le projet de recherche Feddlame doit s’étirer jusqu’à décembre 2025. Il s’intéresse à la prévalence des lésions podales chez les jeunes bovins à l’engraissement. « L’objectif est d’avoir des références sur une problématique assez méconnue », explique Anne Relun, maître de conférences à Oniris, l’École vétérinaire de Nantes (44). En 2023, deux campagnes de prélèvements ont eu lieu, au printemps et à l’automne, dans des abattoirs de grands bassins d’élevage en France (Nord, Grand-Est et Grand-Ouest. « Il s’agissait de collecter les quatre pieds des animaux avant de les parer et de les observer », détaille l’enseignante chercheuse. Présence de lésions causant des boiteries Au total, au printemps, en 2,5 mois, 941 JB ont été prélevés et 3 764 pieds parés. Parmi les lésions relevées potentiellement responsables de boiteries, la dermatite digitale a finalement souvent été retrouvée. « En gros, un JB sur six présentait au moins une lésion au stade M2 – c’est-à-dire une lésion ulcérative de plus de 2 cm de diamètre – sur un des pieds. Si nous n’avions aucune données de départ s’appuyant sur des relevés de parage en atelier viande bovine, c’est tout de même plus que ce que nous attendions », confie Anne Relun. Mais ce n’est pas tout. Chez un JB sur 14, une érosion du talon de niveau 3, niveau sévère susceptible de faire boiter, a été notée. Et un JB sur 20 présentait une ouverture de ligne blanche de niveau 3 ou 4 sur au moins un pied. « Cette lésion est également susceptible de faire boiter. C’est un résultat surprenant que nous avons du mal à analyser. Une hypothèse à creuser serait peut-être un rapport entre un excès de pousse et un défaut d’usure de la corne chez des animaux qui se déplacent peu et évoluent sur des sols peu rugueux », explique Sarah Ishak, thésarde PhD qui a…

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