Une inflation à la hausse, des projets en baisse

La flambée des taux d’intérêt et le contexte d’inflation entraînent des conséquences non négligeables sur les projets. Que ce soit dans le cadre de l’installation mais aussi dans la rénovation des moyens de production, les marges de sécurité, calculées dans les études prévisionnelles, deviennent plus limitées.

19039.hr - Illustration Une inflation à la hausse, des projets en baisse

Il est difficile de prévoir un projet dans le contexte inflationniste actuel. En effet, en plus des taux d’intérêt en hausse, impliquant un coût de l’emprunt plus important, les matériaux de construction voient eux aussi leurs tarifs s’envoler.

Investir ou différer ? 

L’indice du coût de la construction a augmenté de 28 %. Le coût de l’investissement est donc impacté d’autant. Faisant passer un investissement de 100 000 € à 127 800 €. Les taux d’intérêt sont en hausse, en moyenne, de 3 points par rapport à 2020. Le coût de l’emprunt se trouve donc nettement impacté. Finalement, ces deux critères entraînent un surcoût : + 51 000 € pour un investissement de 100 000 €, + 152 000 € pour un investissement de 300 000 €.

Face à cela, un grand nombre d’exploitants fait le choix de différer les investissements quand cela est possible. Mais tous n’ont pas cette possibilité. L’investissement doit donc être bien réfléchi. 

Pour limiter le surcoût

Plusieurs pistes sont à étudier pour limiter ce surcoût :

• Occasion

Il est parfois possible de se tourner vers de l’occasion mais ces investissements ne seront pas éligibles au dispositif Agri’invest de la Région. De même pour l’auto-construction, qui permet de limiter les coûts mais entraînera une charge de travail supplémentaire et parfois une incidence sur les résultats techniques.

• Différé de remboursement

Au niveau bancaire, il est possible de solliciter des différés de remboursement sur les prêts. Ceci permet d’attendre que le nouveau bâtiment soit mis en route par exemple. Et ainsi, faire coïncider le début de remboursement d’emprunt avec l’arrivée d’une rémunération complémentaire.

• Prêt d’honneur

Pour limiter l’impact sur la marge de sécurité financière du projet, il est possible de solliciter d’autres types de financement. Dans le cadre de l’installation, un prêt d’honneur Brit Agricole peut être étudié. Il s’agit d’un prêt à taux 0, remboursable sur 5 ans avec la possibilité de différer le remboursement de 1 à 3 ans.

• Contrat de prêt privé

Dans le cadre d’une reprise d’exploitation, un contrat de prêt privé peut aussi être mis en place pour but de faciliter la transmission entre cédant et repreneur. Cela est très fréquent dans le cadre familial, mais aussi possible entre tiers. Ce contrat de prêt va permettre d’étaler le remboursement et de prévoir un taux d’intérêt plus faible que les taux bancaires ; il devra être déclaré à l’Administration fiscale.

• La dimension du projet

Dans un certain nombre de cas, le projet est totalement remis en question et revu à la baisse pour éviter qu’il ne ‘tombe à l’eau’. La hausse des taux d’intérêt et des cours des matériaux a un impact non négligeable sur la situation financière des exploitations agricole, il ne s’agirait pas de la fragiliser.

+51 000 € pour un investissement de 100 000 €

Claire Nicol / Cerfrance Bretagne


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