Attention au tassement

Les mauvaises conditions de ressuyage de mars amènent à décaler les chantiers d’épandage et de destruction des couverts. 

19496.hr - Illustration Attention au tassement
Arvalis recommande de limiter absolument le risque de tassement en s’assurant du ressuyage du sol jusqu’à 40 cm (mottes friables) avant toutes opérations d’épandage et destruction de couverts.

Au vu du pic de travail potentiellement prévu dans les prochaines semaines, certains passages risquent d’être faits dans des conditions limites de portance. Retour sur les facteurs de prévention du risque de tassement. 

Risque de « faim » d’azote pour les fumiers pailleux

La période d’épandage des fumiers (ex. bovins) sur des couverts avant maïs tient compte de la capacité de minéralisation de l’azote organique des fumiers en azote minéral disponible pour la plante. Cette capacité de minéralisation dépend de la teneur en azote organique et minéral dans l’effluent et de son rapport carbone/azote (C/N).

Pour des fumiers, le rapport C/N est généralement élevé, d’autant plus si le fumier est frais et pailleux. Cela engendre, dans un premier temps après l’épandage, une organisation de l’azote dans le sol pouvant conduire à une « faim » d’azote. L’azote libéré par un fumier sera efficace à partir de 100 jours normalisés environ après son épandage.

Limiter les pertes de rendement en maïs

C’est pour cette raison que l’épandage des fumiers doit être fait en amont du semis pour éviter de faire coïncider cette période de « faim » d’azote avec le début du cycle du maïs. Dans le contexte de l’année, épandre idéalement 1,5 à 2 mois avant le semis ne sera pas toujours faisable au vu des conditions de portance des sols. Toutefois, la limite est de pouvoir l’épandre 20 à 30 jours avant le semis notamment pour les fumiers pailleux. Ainsi, un épandage fin mars-début avril dans de meilleures conditions de portance limitant le risque de tassement reste cohérent pour des semis de fin avril-début mai.

Destruction des couverts : le ressuyage avant tout

Généralement, une destruction des couverts est recommandée autour du 15 mars pour éviter les effets négatifs d’une destruction trop tardive. 

Toutefois, cela dépend des types de couverts. Les couverts de légumineuses détruits tardivement ont, en tendance, des effets nuls à positifs par rapport à un sol nu en interculture. Au contraire, des couverts de graminées détruits tardivement peuvent générer des pertes de rendement sur le maïs suivant (concurrence sur la ressource en eau et en azote, problématique d’implantation liée à la gestion des résidus…). 

Néanmoins, les conditions de ressuyage au moment de la destruction restent prioritaires pour éviter des phénomènes de tassement beaucoup plus impactant pour la culture du maïs. Ceci est d’autant plus vrai si le couvert n’est pas composé majoritairement de graminées.

Arvalis – Institut du végétal

Des pertes potentielles de rendement jusque 35 %

Les essais au champ de comparaison de sols tassés et non tassés quantifient à 35 % la perte de rendement en maïs fourrage lié à un tassement. Cette perte va dépendre également de la proportion de la surface et du volume compacté, ainsi que du climat de l’année. De manière générale, les cultures de printemps avec un cycle court nécessitent de bonnes conditions d’enracinement pour explorer et exploiter rapidement le réservoir en eau et nutriment du sol. Des essais plus récents en maïs semence en 2022 ont mis en évidence des pertes de 16 % liées au stress hydrique et majorées à 25 % lorsque le sol était tassé. Le tassement amplifie les impacts du stress hydrique.


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