« Il va falloir s’adapter au changement climatique, des décisions socioéconomiques et politiques doivent d’ores et déjà être prises », alerte Serge Zaka, agroclimatologue, qui est intervenu à l’assemblée générale de la FDSEA 35, le 19 mars à Rennes. Et de préciser qu’il « n’y aura pas que du négatif, en Bretagne et dans la partie nord de la France notamment. » Revenant sur la campagne 2022, année la plus chaude jamais observée, il souligne que certaines cultures ont affiché des hausses de rendement en Bretagne par rapport à 2017-2021 : colza d’hiver, triticale, blé tendre d’hiver, orge d’hiver. Par contre, les pertes ont été de 25 % en maïs fourrage et de 24 % sur les fourrages. « 2022 sera une année normale en 2050 », ajoute-t-il. Davantage de pluies hivernales Dans la moitié nord de la France, les précipitations vont s’accroître sur l’année mais elles seront davantage concentrées sur l’hiver.« Stocker l’eau de ruissellement sera logique mais il faudra maîtriser cette eau. Les haies, les talus, les couverts végétaux aideront à ralentir sa course sur les sols… » Le changement climatique va aussi se traduire par une hausse des températures, « le climat aquitain remonte vers la Bretagne où les productions viticoles et arboricoles peuvent devenir intéressantes… » « Risque gel » accru Le nombre de jours de gel va se réduire, voire disparaître sur la pointe bretonne. « Mais ce n’est pas forcément une bonne nouvelle car cela sera propice aux ravageurs. Et des fruitiers ou vignes déjà bien avancés en végétation et floraison pourront être davantage touchés par un gel tardif. » Pour adapter nos cultures, « il existe une multitude de solutions complémentaires », selon Serge Zaka. « En blé d’hiver, en maïs, la résistance à la sécheresse pourra être travaillée, l’évolution des dates de semis, l’irrigation si nécessaire, le numérique pourra aider à la gestion des ressources… Parfois, de nouvelles espèces devront être implantées. »…
Bâtir des stratégies face au changement climatique
Selon Serge Zaka, agroclimatologue, des décisions globales doivent être engagées face au constat du changement climatique, dans un contexte où la partie nord de la France s’en sort mieux.