Baptiste Lizon, maraîcher bio à Berné, a repris une ferme avec un poulailler désaffecté aux murs et toiture amiantés. Il interpellait les présidents de la Région et de Roi Morvan Communauté lors d’une table ronde au lycée Saint-Michel de Priziac. Le démantèlement du bâtiment, avec séparation des divers matériaux utilisés (amiante, polystyrène…) pour sa construction, coûterait trop cher.
Un modèle économique à trouver
« 3 millions de m2 de bâtiments sont abandonnés en Bretagne », lui répond Loïg Chesnais-Girard, président de la Région. « Ils sont, pour moitié au moins, chargés d’amiante. Il y a peu d’alternatives car l’argent public ne peut tout couvrir. Un fonds régional n’y suffirait pas. Les solutions doivent impliquer le secteur industriel privé. Je pense aux développeurs photovoltaïques qui pourraient prendre en charge le démontage de ces bâtiments en échange d’accords pour leurs projets. Je pense aussi aux promoteurs immobiliers qui sollicitent du foncier et pourraient mettre au pot quand ils réalisent leurs programmes. Il y a un modèle économique à trouver ». Renée Courtel, présidente de Roi Morvan Communauté, approuve : « L’amiante est un sujet depuis des décennies. À 40 € le m2, au minimum, pour démanteler un bâtiment, la collectivité ne peut pas suivre. La SAS Roi Morvan Énergie est très sollicitée par les développeurs de projets (photovoltaïque, éolien, méthanisation…). Nous n’avons pas la même échelle de grandeur concernant les budgets ; ils ont beaucoup de moyens. Ils sont néanmoins souvent ouverts à nos prises de participation dans ces projets énergétiques. Le devenir de ces vieux bâtiments amiantés pourrait effectivement être discuté dans le cadre des négociations ».