Des reliquats dans la norme malgré les pluies

Les ‘Reliquat sortie hiver’ (RSH) des cultures de printemps 2024 en Bretagne sont proches de ce qui est observé ces dernières années.

19233.hr light - Illustration Des reliquats dans la norme malgré les pluies
Carte des zones à considérer pour les RSH 2024 des cultures de printemps. Zones délimitées sur base du cumul des pluies du 1er octobre 2023 au 20 février 2024. (source : Météo France), des lames drainantes et de valeurs de RSH mesurées et simulées avec SYST’N®1. La liste des communes par zone est disponible sur le site de la Chambre d’agriculture de Bretagne et au format shapefile sur demande

Les pluies ont été bien présentes cet hiver mais avec des intensités variables sur la région, ce qui conduit à considérer 2 zones dans la synthèse RSH définies par un seuil de pluie cumulée à 550 mm entre octobre et février. Les semis et le développement des couverts pouvant être hétérogènes en fonction des secteurs, il est essentiel de considérer la situation culturale appropriée.

Une partie de l’azote lixiviée

L’automne a été marqué par des pluies importantes dès le mois d’octobre. Le drainage a commencé dès mi-octobre à l’ouest de la Bretagne et est arrivé plus tardivement, courant novembre à l’est. Le cumul des pluies de septembre à février dépasse de 20 % les normales à l’ouest alors qu’il est plus proche des normales à l’est (Tableau ci-contre).

Les températures douces ont favorisé la minéralisation

Cette différence donne une lame drainante proche de 600 mm dans les zones les plus pluvieuses et proche de 230 mm dans les zones moins arrosées. Une partie de l’azote présent dans le sol à l’automne ainsi qu’une partie de l’azote issu de la minéralisation de l’automne-hiver s’est lixiviée. Toutefois, les températures douces de cet hiver (+1,3 °C à +1,8 °C en moyenne d’octobre à février par rapport aux normales 1991-2020) ont favorisé la minéralisation tout au long de la saison. Les valeurs de RSH sont donc proches de ce qui est observé ces dernières années, avec une répartition assez homogène de l’azote dans le profil. Deux zones distinctes ont été définies sur base des pluies, de la lame drainantes et des valeurs de RSH mesurées et simulées avec SYST’N®[1] (carte ).

[1] SYST’N® est un outil porté par Inrae et développé avec ses partenaires dans le cadre du RMT Bouclage).

Des semis parfois difficiles

Les pluies importantes de cet automne-hiver ont perturbé le semis des couverts et des céréales dans de nombreux secteurs. Le développement des couverts peut donc être hétérogène. Lorsque les couverts n’ont pas pu être semés ou sont peu développés, cela correspond à la situation « Culture intermédiaire peu développée implantée après maïs 2023 ou situation dite sol nu ». Cette situation culturale s’applique également en cas de retournement d’une céréale d’hiver peu développée pour implanter une culture de printemps (maïs, orge de printemps, …). Les couverts semés tôt et bien développés ont prélevé une partie de l’azote disponible et limité la lixiviation. La période de gel de janvier a détruit de nombreuses espèces gélives. Une partie de ces couverts a déjà commencé à se décomposer et donc se minéraliser. La minéralisation des couverts intervient dans le calcul de la dose prévisionnelle en tant que « contribution des résidus du précédent » pour laquelle une valeur forfaitaire est attribuée. Pour estimer au mieux l’azote des couverts qui pourra être valorisé par la culture principale, la méthode MERCI peut être utilisée(https://methode-merci.fr/).

En cas de re-semis

Suite aux conditions météo de cet hiver, certaines parcelles initialement prévues ou semées en céréales seront finalement (re)semées avec une culture de printemps (maïs, orge, …). Dans ce cas, ce sont les valeurs des situations (3) « culture intermédiaire peu développée ou sol nu » de la grille RSH présentée ici qui doivent être utilisées.


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