Des résultats décevants en production laitière

Malgré un prix du lait au sommet, les résultats des exploitations laitières reculent pour les clôtures comptables du 3e trimestre 2023. La hausse du coût alimentaire, des charges de structure, ainsi que le recul des marges de grandes cultures se cumulent.

tableau atelier lait - Illustration Des résultats décevants en production laitière
Source : Pôle études et prospective / Cerfrance Bretagne

Au 3e trimestre 2023, le prix du lait en moyenne sur 12 mois grimpe à 474 €/1 000 litres payés au producteur, toutes primes comprises (qualité, TP, TB, compléments de prix…). La hausse atteint 54 € par 1 000 litres par rapport au 3e trimestre 2022.

Forte hausse du coût alimentaire

La hausse de la marge lait est bien moindre : +18 € par 1 000 litres. En effet, le coût alimentaire du troupeau a augmenté sur la même période de 33 € par 1 000 litres, absorbant ainsi 60 % de l’amélioration du prix du lait. Les autres charges opérationnelles n’ont augmenté que très légèrement et le produit viande s’est stabilisé.

Le coût alimentaire du troupeau a augmenté de 33 €/1 000 l

Léger recul du lait produit par vache

Le prix de l’aliment acheté a augmenté de 24 % à 497 € la tonne. À ce surcoût s’ajoutent des quantités supplémentaires d’aliment distribué, en hausse de 13 %. Le prix du lait a pu inciter à acheter de l’aliment complet pour maintenir la productivité des vaches.

Cependant, malgré l’aliment supplémentaire, le lait produit par vache connaît un léger recul de 1 % à 8 040 litres. Le maïs ensilage récolté en octobre-novembre 2022 et distribué sur la période de l’étude était moins lactogène que celui de l’année précédente.

Le maïs récolté en 2023 est annoncé riche en matière sèche et donc plus favorable à la production laitière. Les coûts alimentaires pourraient baisser dans les prochaines clôtures comptables.

Hausse des charges de structure

Les charges de structure augmentent davantage que la marge lait. Elles bondissent de 39 € par 1 000 litres. La hausse porte principalement sur les charges sociales des exploitants, les amortissements, les travaux par entreprise. Mais l’ensemble des postes subit l’inflation. 

Ces évolutions mettent en évidence la double dépendance de la production laitière : aux conditions météo, et aux prix des intrants. Ils montrent aussi la nécessaire adaptation à ces aléas climatiques, pour limiter les risques et favoriser l’autonomie alimentaire.

Des marges grandes cultures en forte baisse

La rentabilité des exploitations laitières est également affectée par la baisse des marges des grandes cultures récoltées en 2023. À 812 € par ha, elles subissent un effet ciseau brutal entre chute des prix de vente et des intrants au plus haut. La baisse atteint presque 600 € par hectare par rapport à 2022, soit un impact de 25 € par 1 000 litres. Au total, le résultat courant diminue de 43 € par 1 000 litres.

Pascale Van Belleghem / CerFrance Bretagne


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