Des savons naturels au lait d’ânesse

Fabriqués selon la méthode traditionnelle de saponification à froid et contenant du lait d’ânesse, les savons d’Éline Guérin sont non seulement protecteurs pour la peau mais aussi sans impact sur l’environnement.

19251.hr light - Illustration Des savons naturels au lait d’ânesse
Éline Guérin dans le magasin aménagé dans l’ancienne étable de la ferme.

« Riche en vitamines et minéraux, le lait d’ânesse a une action bénéfique sur la peau, sur son hydratation, sa fermeté… Il aide la peau à se réparer et limite l’apparition de cicatrices, il est donc un allié précieux pour traiter les troubles dermatologiques tels que l’eczéma, l’acné ou le psoriasis », explique Éline Guérin qui utilise ce précieux liquide pour confectionner ses savons artisanaux.

La glycérine conservée pour une bonne hydratation

Ils sont fabriqués selon la méthode traditionnelle de saponification à froid, processus de transformation d’un corps gras avec une base (soude caustique) en savon et glycérine. « Chez moi, le lait entier d’ânesse remplace l’eau. La saponification à froid est la seule qui conserve la glycérine aux propriétés hydratantes. Je veille aussi à ce que l’intégralité des huiles ne soit pas transformée en savon (c’est le surgras) afin de faire bénéficier au mieux de leurs vertus : hydratante, émolliente, régénérante, apaisante… » Des huiles de coco, de tournesol, d’olive, de soja, du beurre de karité… sont utilisées. La majorité des ingrédients sont bio.

Quatre types de savons aux noms sympathiques sont proposés : « Caresse d’ânesse » et « Pav’âne-toi » conviennent à toutes les peaux, « Le Balz’âne » pour les peaux sèches est enrichi notamment avec de l’huile de sésame et d’avocat ainsi que de l’argile blanche, « Le Sav’âne » s’adresse davantage aux peaux grasses et acnéiques, contenant des huiles essentielles de citron, de lavandin et palmarosa, du charbon actif…

« Mes savons sont 100 % biodégradables et n’engendrent aucune pollution de l’eau et de la terre. Autre intérêt de la saponification à froid : elle n’est pas énergivore », complète l’artisane. Elle va prochainement tester un savon 100 % français avec de la lavande. « Je mène aussi des essais pour proposer des shampoings et déodorants solides ainsi qu’un baume à lèvres. »

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Les savons sont fabriqués en saponification à froid et contiennent ainsi de la glycérine.

Reconversion professionnelle

Éline Guérin a rejoint son mari Thierry sur l’exploitation en bovins charolais en janvier 2022, suite à une reconversion professionnelle aidée par la Région Bretagne et France travail (ex-Pôle emploi). « Nous avons eu l’opportunité de reprendre des bâtiments à côté des nôtres ainsi que 21 ha de terres. Je travaillais auparavant comme métreur dans une entreprise de revêtement de sol et peinture. J’avais envie d’exercer une profession en lien avec les animaux, à l’extérieur et de passer davantage de temps avec mes enfants ».

Entrepreneuse dans l’âme, Éline Guérin a souhaité créer son propre atelier. « Thierry avait mis en place de la vente directe de viande bovine il y a quelques années dont je m’occupe aujourd’hui, concernant 9 à 10 animaux par an. Nous commercialisons aussi des terrines et plats préparés de bœuf ainsi que des jus de pomme, réalisés par des prestataires. J’ai eu l’envie de fabriquer et proposer, également en vente directe, des savons au lait d’ânesse. Je m’intéresse aux cosmétiques naturels depuis quelques années. »

En 2020-21, elle a passé un BPREA polyculture – élevage au centre de formation de Saint-Aubin-du-Cormier et réalisé son parcours à l’installation. « Dans le cadre du BPREA, j’ai réalisé 4 stages dans des secteurs variés : vaches laitières ; bovins-cidrerie ; bovins avec laboratoire de découpe, marchés et accueil à la ferme ; asinerie – savonnerie et chèvres angoras. » Ce dernier stage confirme son intérêt pour la saponification. Pour se perfectionner, la Bretillienne suit une formation de 2 semaines à Limoges en mars 2022, en particulier pour être conforme sur le plan réglementaire.

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Le laboratoire permet de confectionner les savons dans les meilleures conditions.

500 mL de lait par jour et par ânesse

Suit l’achat des premières ânesses. Aujourd’hui, il y en a quatre sur l’élevage dont deux sont traites. « Je prélève environ 500 mL/jour sur les 4 à 5 L que peut produire une femelle au quotidien. » Dans son laboratoire, elle filtre le lait afin d’éliminer les impuretés, puis le stocke au frigo ou au congélateur. La fabrication a lieu une fois par semaine. Le démoulage intervient généralement 24  heures après. Le bloc de savon est découpé en 5 barres donnant chacune 15 savons qui sont stockés avant la période de cure. « Je l’allonge à 4 semaines pour que la réaction de saponification se termine totalement et que les savons sèchent bien pour fondre un peu moins vite ensuite. » En fin de cure, le pH est vérifié et les savons sont pesés et emballés. 

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Une des ânesses avec son ânon.

Un magasin à la ferme

Dans l’ancienne étable de la ferme, à côté de leur maison d’habitation, les agriculteurs ont aménagé un joli magasin pour la commercialisation de leurs produits, utilisant des matériaux et objets de récupération tels qu’un vieux râtelier. Une chambre froide et un congélateur ont été installés. La savonnerie est située juste derrière. Pour la viande de bœuf, les clients passent commande. Le magasin est ouvert depuis un mois chaque mardi et samedi, de 9 h à 12 h 30.


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