Malgré quelques soubresauts, la baisse du prix des céréales entamée à la récolte 2022 se confirme. La hausse concomitante des charges opérationnelles fait plonger les marges : en moyenne, elles plafonnent à 800 € par hectare (ha) en blé et 700 € en orge et en colza.
Des écarts de prix importants selon les positions de vente
En blé, le prix de vente moyen observé chute à 190 € la tonne avec une forte dispersion entre exploitations. En effet, pour cette récolte 2023 les offres des collecteurs évoluent entre 300 € la tonne pour un contrat à prix ferme signé à l’automne 2022 et de l’ordre de 180 € en prix d’acompte à la récolte. Ainsi, entre une stratégie de vente 1/3 en automne 2022 et 2/3 à la récolte et une stratégie de vente 100% récolte, l’écart est supérieur à 35 € la tonne. Cet écart génère un différentiel de 250 € sur le produit/ha.
300 €/ha de charge d’engrais en 2023 contre 195 € en 2022
Des coûts de revient durablement élevés
Du côté des charges, l’inflation touche tous les postes et particulièrement l’énergie et les engrais. Le prix des engrais baisse depuis l’automne 2022, mais les incertitudes géopolitiques ont incité à commander tôt pour sécuriser les volumes. Ainsi, la charge d’engrais atteint 300 €/ha en 2023 contre 195 € en 2022 (le coût grimpe de 130 % par rapport à 2021). La hausse est plus ou moins importante selon les dates d’achat et les stratégies d’impasse adoptées. Semences et traitements augmentent de 15 % entre 2021 et 2023.
Geneviève de Lansalut / Cerfrance Bretagne
Un coût de revient à 240 €/t
Les coûts de revient ont fortement augmenté en deux ans. En 2023, ils sont de l’ordre 240 € la tonne de blé pour un rendement de 7,1 t/ha. Les trésoreries des exploitations sont impactées. Pour 2024, une détente sur le prix des engrais pourrait permettre de réduire le coût d’une vingtaine d’euros. Il restera élevé comparativement aux 180 € la tonne en 2021. Connaître son coût de revient est indispensable afin de sécuriser ses ventes et anticiper d’éventuels besoins de financement.