Pour tenter de réduire les inégalités rencontrées par les femmes en agriculture, les réseaux Civam ont notamment mis en place des groupes de femmes « non mixtes ». « Par exemple, les membres du groupe ‘Femmes’ du Civam 44 ont d’abord travaillé sur un meilleur dialogue avec leurs associés, puis sur la mise en place de formations techniques : mécanique, conduite du tracteur… Certaines ont créé leur propre atelier, sont devenues décisionnaires sur l’exploitation », illustre Sixtine Prioux, du réseau. D’autres groupes travaillent sur l’autoconstruction d’outils, par exemple des chariots à piquets de clôture, des repousse-fourrage… Pour elles, « le groupe est un appui dans les changements professionnels. Il permet d’obtenir un réseau social, d’envisager d’autres fonctionnements, de se sentir soutenue, d’apprendre à s’affirmer… » Des groupes de femmes non mixtes sont aussi animés par les Chambres d’agriculture. « Une enquête avait été menée en 2004 sur le Centre-Bretagne auprès de l’ensemble des agricultrices pour identifier leurs besoins. 80 % souhaitaient briser l’isolement professionnel », retrace Nabila Gain Nachi, des Chambres d’agriculture de Bretagne. « De là était né le concept Agriculture au féminin, démarche collective pour favoriser la visibilité et les rencontres entre femmes. »
Des formations techniques (agronomie, tracteur, communication…), des rapprochements avec d’autres réseaux (Maison des femmes, Entreprendre au féminin, coopération sur des projets européens portés par des femmes…) ont été initiés par le groupe. Dans le prolongement, « plus de 60 % des femmes du groupe ont pris des engagements professionnels ou personnels… Le challenge à venir est le renouvellement de cette instance.»