Aviculture
Cloé Laperche a passé un bac agricole STAV avec spécialisation service en milieu rural au lycée La Touche à Ploërmel (56). « Je voulais travailler dans l’animation avec une orientation sur le sport. Après mon bac, j’ai décidé de m’orienter sur un BTS développement et animation des territoires ruraux que j’ai effectué à Fougères (35) pour me spécialiser sur l’enseignement sportif à destination des seniors. » Après son BTS, elle enchaîne sur une licence pro SVAPA en alternance (santé vieillissement et activité physique adaptée) à Lyon. Le rythme est d’une semaine de cours pour 3 semaines en entreprise qu’elle passe dans un Ehpad à Liffré. « J’animais des séances de sport pour les personnes âgées et j’étais aussi présente pour appuyer le travail des kinés lors de séances spécifiques pour aides à la mobilité. » Faute de budget, Cloé n’a pas été embauchée dans l’Ehpad après l’obtention de sa licence pro. Les propositions d’emplois dans son domaine n’étaient que sur quelques heures chaque semaine elle a donc décidé de se réorienter.
La découverte du métier pendant les vacances
Depuis 2019, en parallèle de ses études, Cloé Laperche travaillait pour le couvoir Josset basé à Caro à côté du domicile familial lors des vacances scolaires et certains week-ends. « Je travaillais dans les élevages de poules repro appartenant au couvoir. Au moment du Covid et du confinement, je travaillais la journée en élevage et le soir je bossais mes cours. Cela m’a permis de suivre l’évolution du lot en y étant tous les jours et j’y ai pris beaucoup de plaisir. J’aime le contact avec les animaux, l’autonomie dans le travail et la bonne ambiance avec les collègues sur l’élevage. » Il n’en fallait pas plus pour que Cloé se renseigne avec une technicienne du couvoir pour trouver une formation avicole. « J’ai intégré la formation de conseiller d’élevages avicoles proposée par Avipole formation à Ploufragan en octobre 2022. C’est une formation sur 1 an en alternance que j’ai réalisée sous contrat avec le couvoir Josset. Cela m’a permis de découvrir le métier de technicien terrain, le ramassage des œufs, le travail au couvoir jusqu’à la livraison des poussins chez les aviculteurs. » Cloé a obtenu son diplôme en octobre dernier, elle n’a pas de projet d’installation, juste l’envie de travailler en élevage au contact des animaux ou comme technicienne pour venir en appui des éleveurs.
Un mi-temps au couvoir et un autre chez des éleveurs
Aujourd’hui la jeune femme qui aura prochainement 24 ans travaille le matin sur un site poussinière du couvoir Josset. « Je reçois les poussins futurs repro à 1 jour.Ils sont élevés dans ce poulailler jusqu’à 20 semaines, l’âge auquel ils sont transférés sur les sites de ponte. » L’après-midi, Cloé travaille pour l’EARL du Pré de Limel à Ploërmel chez un couple d’éleveurs ayant 3 poulaillers et qui sont en contrat avec Josset. « C’est un site d’élevage repro où j’assure le ramassage des œufs, la pesée des animaux, le tri des coqs, le nettoyage… » Cloé se dit épanouie dans son travail et ne regrette en rien son changement de voie professionnelle.
Je ne regrette en rien mon changement de voie professionnelle
85 % des diplômés trouvent un travail sous 2 mois
Avipole est un centre de formation spécialisé sur les métiers de l’aviculture. Il fonctionne sous forme associative regroupant 5 collèges : accouveurs/sélectionneurs, fabricants d’aliment, abattoirs, scientifiques et éleveurs. « L’objectif est de former les futurs salariés, cadres et aviculteurs pour répondre aux besoins de la filière. La formation de conseiller d’élevages avicoles en alternance que nous proposons est unique en France. 85 % des étudiants qui sortent de notre formation trouvent du travail dans la filière avicole en moins de 2 mois », indique Jean-Philippe Prigent, directeur d’Avipole formation à Ploufragan (22). La promotion 2023-2024 ne totalise que 14 inscrits alors qu’idéalement il faudrait un minimum de 20 étudiants pour assurer la pérennité de la formation. « C’est certainement une des conséquences liées à l’Influenza aviaire et à la sinistrose qui s’est installée. Il faut retenir que nous avons eu cette année entre 35 et 40 intentions de recrutement d’apprentis venant des entreprises de la filière avicole. »