« Il y a des votes que nous ne comprenons pas. Malgré les manifestations intenses de début d’année dénonçant notamment la concurrence déloyale subie via les différents accords commerciaux, les eurodéputés ont voté le 29 février, en plein Salon de l’agriculture, en faveur d’un accord de libre-échange avec le Chili. Il prévoit l’augmentation de quotas d’importation en ovins et bovins. Ces volumes se cumulent avec ceux établis par d’autres accords », dénoncent des représentants de la FDSEA et des JA 35.
Lundi 18 mars, ils ont organisé une rencontre avec la députée européenne Marie-Pierre Vedrenne (Renew) sur l’élevage de David Rondin à Maen-Roch (35). Sur 110 ha, il gère un cheptel de 300 brebis viande et 60 vaches laitières. « Avec ce nouvel accord qui porte sur 4 000 t, 250 exploitations ovines comme la mienne seraient sacrifiées », a chiffré le producteur. « Au total actuellement, 160 000 t sont importées en Europe. Un autre accord nous préoccupe encore plus avec l’Australie qui concernerait 150 000 t », ajoute Audrey Desormeaux, chargée de mission à la FNO (Fédération nationale ovine).
« Notre objectif est de bloquer les accords de libre-échange mais la France se retrouve isolée sur ces questions en Europe. Nous souhaitons aussi la mise en place de mesures miroir », souligne Marie-Pierre Vedrenne qui évoque « l’exclusion de l’élevage des accords de commerce. »
« Les éleveurs bovins et ovins ont l’impression d’être sacrifiés », se fâche Cédric Henry, président de la FDSEA 35. « Nous croyons en l’Europe mais cela passe par une égalité en son sein. Concernant les élections à venir, nous allons rencontrer les différents représentants de listes mais regarder aussi dans le rétroviseur pour voir ce qu’ils ont fait pour les agriculteurs. »