Les mâles « odorants » sont plus âgés, plus lourds et plus gras que les « non odorants ». C’est ce qui ressort d’une étude réalisée l’an dernier (entre juillet 2022 et juin 2023) sur 2 millions de porcs, par la Cooperl. Les mâles entiers dont la viande est odorante se font de plus en plus rares. Ils pèsent, en moyenne, 330 g de plus et sont abattus à 185 jours vs 181 jours pour les autres. Leur taux de muscle est inférieur de 0,3 % et leur G3 est plus élevé de 0,3 mm. « Augmenter de 15 jours l’âge à l’abattage accroît le risque d’odeurs de 30 % », indique Arnaud Buchet, de la Cooperl. Les élevages ont été classés en 4 catégories selon leur taux de mâles odorants. Le quart supérieur (330 élevages), ayant le taux d’odorants le plus faible, sont meilleurs techniquement que le quart inférieur. Ils ont un taux de 0,64 % d’odorants vs 2,64 % pour le quart moins bien classé. Leur indice de consommation est de 2,39 vs 2,44 ; leur taux de porcs dans la gamme est également meilleur (82,2 vs 80,1 %). Ils alimentent davantage en soupe. « Les facteurs de risque sont bien identifiés : la maîtrise du statut sanitaire, un programme alimentaire adapté. L’effet génétique est important car la teneur en androsténone (hormones sexuelles) est fortement héritable. La chute du pourcentage de mâles odorant en 2017 (voir tableau) est liée à la commercialisation par Nucléus de verrats sélectionnés sur l’absence de transmission d’odeurs. Par ailleurs, l’effet du gisoir favorise l’absorption du scatol ».
Plan de progrès
En dix ans, les travaux ont permis de réduire le taux d’odorants de plus de la moitié : de 4,16 % à 1,51 %, tout en répondant aux attentes vis-à-vis du bien-être animal et des éleveurs. « La mise en place d’un plan de progrès en élevage visant à réduire la prévalence des mâles entiers odorants et la mobilisation de toute la filière permet de poursuivre la réduction du problème ».