Manipulation

Edito - Illustration Manipulation

La guerre que mène la Russie à l’Ukraine est une guerre hybride. C’est-à-dire qu’elle utilise tous les moyens à sa disposition pour déstabiliser l’ennemi dont « l’Occident collectif » comme le nomme Poutine. Et à cet effet, les fake-news, que l’on appelait jadis propagande, ciblent aussi l’agriculture.

Exemple, avec le poulet ukrainien qui déferlerait sur l’Europe et déstabiliserait le marché intérieur. Or, selon La Représentation de la Commission européenne en France, seulement 400 tonnes de volaille ukrainienne ont été importées en France sur les 11 premiers mois de 2023 sur un total de 47 000 tonnes en provenance de l’ensemble des pays tiers. Certes, de la volaille ukrainienne transite vers d’autres pays de l’Union avant d’atterrir dans l’assiette des Français. Mais, même en considérant ce flux annuel de 172 000 t – 400 g/Européen, soit 1,50 % de la consommation – la volaille ukrainienne ne représente que 24 % des entrées dans l’UE contre 33 % pour le Brésil. Alors pourquoi, dans ce cas, ne pas pointer en priorité les importations brésiliennes ? Parce que la désinformation est à l’œuvre. « La Russie fait tout pour nous diviser en manipulant quasi quotidiennement l’information sur nos réseaux sociaux et dans nos médias », analyse Stéphane Séjourné dans une tribune publiée par Le Monde. Le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères ajoute : « Ces mensonges sont devenus opinions politiques ». Opinions politiques… croyances populaires et post-vérité qui se propagent sans vérification de l’information. 

Gardons-nous d’être complice de cette instrumentalisation orchestrée par Moscou qui consiste à diviser les Européens et à affaiblir l’agriculture ukrainienne. Car tel est le dessein du maître du Kremlin qui n’espère rien de moins que s’accaparer le grenier à blé de l’Europe pour s’occuper à sa manière de la sécurité alimentaire mondiale.

Gardons-nous d’être complice de cette instrumentalisation


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