Après un développement soutenu entre 2015 et 2020 (+ 6 %), la production laitière dans l’UE se stabilise depuis 3 ans. Les évolutions sur les huit années post-quotas sont disparates : très forte croissance en Irlande (+ 34 %), en Italie (+ 15 %) et en Pologne (+ 19 %), légère progression en Allemagne (+ 2 %). « La production en France a plutôt évolué à contre-courant. Depuis 2015, elle a reculé de 8 %, soit une baisse de 1,8 milliard de litres dont 640 millions en 2023 », a expliqué Benoît Rouyé, économiste au Cniel, lors de la journée laitière de la Chambre d’agriculture de Loire-Atlantique fin février. Mais en Europe, la dynamique finit par changer, des acteurs importants marquent le pas. « En Irlande, la fin de dérogation sur la Directive nitrates est actée pour une question de qualité de l’eau, les Pays-Bas ont des quotas phosphate, une décapitalisation est observée en Flandre et dans certains länder allemands… » Les grands bassins mondiaux au ralenti Plus largement, face à des problématiques « climatique, environnementale et de renouvellement des générations », la production mondiale est annoncée globalement stable dans les prochaines années. « Son ralentissement concerne l’ensemble des grands bassins exportateurs : UE, Nouvelle-Zélande, États-Unis, Argentine et Australie. » Pourtant, face à cette offre peu dynamique, les prévisions de la FAO parlent d’une demande soutenue : « La progression de la consommation mondiale en produits laitiers serait de + 1,5 % par an, la plus forte croissance des grandes familles de produits alimentaires sur la prochaine décennie. » De 2020 à 2030, une étude de la Rabobank estime que les échanges mondiaux de produits laitiers pourraient augmenter de 3 % par an, soit 35 millions de tonnes en équivalent lait liquide. « La demande est particulièrement grande dans les pays émergents. » Mais qui va fournir ? « Compte tenu des dynamiques actuelles des grands bassins, seulement 40 % de cette croissance semble clairement allouée à des fournisseurs », note le spécialiste. L’Europe participera un peu. Mais…
Qui satisfera la demande de lait ?
En France, la collecte laitière s’effrite doucement. Dans les grands bassins exportateurs, elle stagne. La ressource sera précieuse face à une demande mondiale croissante.