Dossier technique

Trois robots de traite pour trois lots de vaches

L’installation de son fils Quentin et les 540 000 litres supplémentaires à produire ont contraint Christophe Le Nozach à agrandir son bâtiment. La SCEA livre aujourd’hui 1,8 million de litres de lait dans l’année.

19305.hr light - Illustration Trois robots de traite pour trois lots de vaches
Christophe Le Nozach, dans la partie neuve de l’étable, réalisée avec les conseils de Nils Sanson, d’Innoval.

SCEA Lenz Holstein, à Inguiniel (56) 

« J’étais loin d’être un inconditionnel de la traite robotisée », assure Christophe Le Nozach. Il trayait, avant 2022 et l’installation de Quentin, 120 laitières dans une salle de traite 2 x 8 TPA. « J’avais deux salariés qui faisaient la traite du soir ; je faisais celle du matin ». Les 7 heures de traite quotidienne et le turn-over important chez ses salariés, l’ont incité, quand la ferme s’est agrandie, à sauter le pas de la robotisation, avec l’approbation de son fils. La réflexion sur l’évolution du bâtiment s’est imposée dans la foulée.

Le nouveau bâtiment, avec la partie ancienne, est un carré de 56 m x 57 mètres, avec les robots relativement centrés. Devant ces robots, 6 mètres de dégagement et les huit rangées de logettes (179 au total). 

3 robots de traite d’occasion

Le troupeau est conduit en 3 lots séparés. Les primipares ont accès au robot 1, la vingtaine de vaches sur l’aire paillée a accès au robot 2. Les multipares ont accès aux robots 1,2 et 3. « Le lot de multipares est le plus important (110 laitières). En plus, il sort en pâture en période de pousse de l’herbe, au printemps et à l’automne (les deux autres restent à l’étable). L’accès à la traite doit être rapide ». L’ancienne aire paillée est dédiée aux vaches taries. Les 3 robots ont été achetés d’occasion, un A4 de 7 ans d’âge et deux A5 Lely de 2,5 ans. Deux robots aspirateurs de lisier nettoient les aires d’exercice. Seul un couloir, dans l’ancienne partie, est raclé mécaniquement. « Les autres présentent trop de recoins (et peu de longueur) ; la robotisation était plus indiquée »

Logettes grand confort

Les logettes, d’1,25 m de largeur, sont équipées de matelas (9 cm de mousse) et d’une barre confort au garrot. « Nous avons modifié également les anciennes logettes pour avoir le même confort partout ». En une demi-heure, les logettes sont nettoyées et paillées (paille broyée et asséchant) grâce à la balayeuse pailleuse. Dans les extérieurs de l’étable (Nord et Sud), les deux tables d’alimentation permettent de différencier les rations, l’une pour les primipares, l’autre pour les multipares. Elles sont distribuées à l’automotrice ; la table d’alimentation est carrelée, sur 1,2 mètre, pour maintenir la propreté. L’achat de repousses fourrages est envisagé.

Douche grosses gouttes et ventilateurs

Le bâtiment est ouvert au Nord. Au sud et à l’Est, il est bardé de tôles perforées (bardage classique à l’Ouest). En toiture, un dôme et des panneaux translucides apportent de la luminosité. « Nous allons installer 9 brasseurs d’air au-dessus des cornadis (au total), des deux côtés du bâtiment. Couplés à une douche à grosses gouttes, ils permettront aux vaches de se rafraîchir en été. Quand la température atteint 28 °C, la douche s’active pendant ¼ d’heure. Les ventilateurs prennent le relais pendant un autre ¼ d’heure pour sécher les vaches. Cet hiver, je pense qu’on aurait pu les utiliser à certaines périodes où il faisait très doux, compte tenu du fort taux d’hygrométrie ». Après plus d’une année d’utilisation du nouveau bâtiment et des robots de traite, l’éleveur est satisfait : « la robotisation de la traite est un changement de métier pour moi, et un facteur de bien-être pour les vaches. Elles font ce qu’elles veulent quand elles le veulent ».

Un parcellaire groupé

La SCEA Lenz Holstein compte 200 hectares relativement groupés. Le lot des vaches multipares sort en pâturage dynamique au printemps et à l’automne (un paddock par jour) pour avoir de l’herbe fraîche, à raison de 4 heures dans la journée. Les vaches ont, en moyenne, 3,2 traites par 24 heures. Au robot, elles consomment un mélange, réalisé dans l’auge, de soja, de maïs, de lin et de smartamine (achats sur marché à terme). La ration à la table d’alimentation est équilibrée à 33 kg. Elles produisent, en moyenne, 38 kg par jour, soit entre 11 000 et 12 000 litres par an. Les vaches sont équipées de colliers détecteurs d’activité, de repos, d’ingestion, de rumination. En cas d’activité plus intense que d’habitude (chaleurs), elles sont triées après la traite et dirigées vers le box d’insémination. Les éleveurs inséminent eux-mêmes. Toutes les génisses sont génotypées. En fonction de leur index, elles sont inséminées avec de la semence sexée, classique ou de taureaux limousins. Elles vêlent sur place ; quelques jeunes vaches sont vendues en lait. L’élevage présente régulièrement des animaux sur les concours Prim’Holstein départementaux et nationaux. 

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La SCEA Lenz Holstein a également construit 3 silos sur dalle neuve. Deux de 16 m x 30 m pour une soixantaine d’hectares de maïs, un de 10 m x 30 m pour l’ensilage d’herbe. Les anciens silos servent de tampon.
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La fosse à lisier de 3 500 m3 est neuve.

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