Valoriser les pommes d’ici

La cidrerie de l’Apothicaire a présenté son activité lors du Salon à la Ferme. Le site produit du jus de pomme, du cidre et de l’eau de vie, la vente se fait quasi-exclusivement en local.

19192.hr - Illustration Valoriser les pommes d’ici
Mathieu Huet a présenté son outil lors du Salon à la Ferme.

Mathieu Huet s’est installé il y a 5 ans avec « la volonté de valoriser un produit très local : la pomme », résume-t-il, lors du Salon à la Ferme organisé par la Confédération paysanne du Finistère. Le syndicat a choisi de développer la thématique de la souveraineté alimentaire, terme très utilisé aujourd’hui, « mais né il y a plus de 20 ans dans notre réseau ». Sur la ferme de Clohars-Carnoët, 2 activités agricoles. L’une, consacrée à la culture de céréales et à la meunerie, la seconde en arboriculture et transformation des fruits des vergers. 

Pérenniser l’activité

À son installation, le Finistérien a profité d’un verger historique ainsi que de pommes non valorisées autour de chez lui. « Nous avons planté des vergers, mais ils ne donnent pas encore. Il nous faut acheter une partie de nos pommes ». La cidrerie dispose de 8 ha, dont 4 ha sont productifs. Mathieu Huet aimerait avoir accès à davantage de foncier, « mais c’est très compliqué dans notre commune côtière. Nous sommes toujours en recherche de terres pour pérenniser l’activité ». Du ramassage à la vente, en passant par la transformation, tout se fait sur le site. « Nous mutualisons le matériel et le point de vente de la meunerie pour créer une dynamique de vente ». D’autres producteurs comme des éleveurs de volailles viennent le temps d’une journée proposer leurs produits.

Nous sommes toujours en recherche de terres

120 t par an

Une fois ramassées et stockées, les pommes sont triées, lavées puis broyées. Pour le jus de fruit, le liquide est chauffé à 80 °C pour le stabiliser. En parallèle, une dizaine de cuvées de cidre sont élevées en fûts. Une partie du cidre est distillée et sert à l’élaboration d’eau-de-vie. Auparavant destinée à l’élevage d’animaux, la ferme a été transformée pour accueillir les outils de production, l’étable a été isolée par de la paille. Pour être rémunératrice, l’activité cherche à fabriquer « des produits de haute qualité pour bien les valoriser. Nous sommes 4 sur la ferme en comptant ma compagne Nolwenn et 2 salariés ». Chaque année, la cidrerie de l’Apothicaire presse 120 t de pomme, qui donnent 50 000 bouteilles de cidre et 15 000 L de jus. Un tiers est écoulé en vente directe, le reste se vend dans des commerces locaux ou chez des clients français. L’arboriculteur aimerait à l’avenir mettre en place un système de consigne pour récupérer les bouteilles vides, « mais c’est compliqué à mettre en place. Pour l’instant, nous récupérons les contenants pour les envoyer à laver »

La maturité des fruits en avance

D’année en année, Mathieu Huet voit «la maturité des fruits avancer, il y a de moins en moins de périodes de froid. Nous avons eu pour cette saison beaucoup de pommes en avance qui ne se gardaient pas». Les vergers historiques contiennent plus de 30 variétés différentes. Lors de sa recherche de nouvelles terres, le Breton n’écarte pas la solution de location. « Mais les propriétaires sont réticents à de la location pour des vergers », estime-t-il.


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